Tourisme - Les stations françaises de sports d'hiver doivent renforcer leur attractivité
Vincent Rolland, député de la Savoie, a remis au Premier ministre son rapport sur l'attractivité des stations de sports d'hiver. Etabli à partir d'une étude comparative avec d'autres pays - notamment européens - ce document dresse un diagnostic des forces et faiblesses de l'offre française en matière de sports d'hiver. Il intervient à un moment clé, marqué par l'émergence de nouvelles destinations concurrentes, la réduction des périodes d'enneigement et une exigence accrue de la clientèle en termes de qualité des prestations.
Le diagnostic apparaît mitigé. Avec un domaine skiable exceptionnel par son étendue et sa diversité, la France reste nettement en tête de l'offre mondiale, avec plus de 56 millions de journées/skieurs et environ 2 millions de lits. Mais la dispersion de ses structures nuit à la promotion de ces atouts. La France consacre ainsi seulement 7 millions d'euros par an - tous budgets confondus - à la promotion de son offre en la matière, contre 26 millions d'euros pour l'Autriche. De même, la qualité des prestations est loin d'être uniforme. Il existe peu de points communs entre les grands domaines skiables offrant des équipements de très haut niveau et les stations moyennes - notamment dans les Alpes du Sud - confrontées à la nécessité de renouveler leurs remontées mécaniques. Une autre faiblesse réside dans la médiocre rentabilisation des capacités d'accueil. En ce domaine également, les Alpes du Sud se distinguent par un pourcentage très élevé - 56% - de lits "froids", occupés très épisodiquement par les propriétaires de résidences secondaires. Pour rentabiliser ces équipements, le rapport préconise le recours à des exonérations fiscales en faveur des propriétaires ou des héritiers qui mettent leurs appartements en location. Il juge également indispensable la mise en place de mesures incitatives pour accélérer la rénovation des logements. Celles-ci pourraient s'inspirer des mécanismes mis en oeuvre dans les zones de revitalisation rurale. Enfin, le rapport recommande de soutenir l'industrie hôtelière qui, avec 8% de l'hébergement, joue un rôle marginal dans l'accueil des touristes, alors que cette part atteint 50% dans un pays comme l'Autriche.
Dominique de Villepin a demandé à Léon Bertrand, le ministre délégué au Tourisme, d'étudier les propositions formulées dans le rapport, "en particulier celles visant à assurer une diversification de l'activité de ces stations, plus que jamais d'actualité face à la réduction des périodes d'enneigement, ainsi que celles permettant de maintenir et de moderniser un parc d'hôtellerie indépendante de qualité".
Jean-Noël Escudié / PCA