Tourisme - 100 à 150 millions d'euros de retombées pour les villes hôtes de la Coupe du monde de rugby
La France a gagné la Coupe du monde de rugby ! C'est du moins ce qu'il faut retenir du premier bilan de cet événement, présenté le 11 octobre - avant même la demi-finale - par Luc Chatel, le secrétaire d'Etat chargé de la Consommation et du Tourisme. Les premiers constats effectués par la direction du tourisme permettent en effet d'estimer les seules retombées hôtelières (chiffre d'affaires des établissements) dans les villes d'accueil de la Coupe du monde à un montant compris entre 100 et 150 millions d'euros. Il faut y ajouter l'impact des dépenses des supporters consacrées aux transports, aux visites touristiques et aux achats divers. Ce résultat est d'autant plus à souligner que, grâce à une convention signée en avril dernier entre le secrétariat d'Etat et quinze organisations professionnelles, les prix sont restés raisonnables : +16% pour le prix des chambres dans les villes concernées, quand la hausse avait été de près de 40% en Allemagne pour la Coupe du monde de football 2006. Autre point positif : les premiers enseignements d'une grande enquête réalisée auprès de 13.000 personnes, dont les résultats complets ne seront connus qu'à la fin de l'année, montrent déjà que les visiteurs étrangers se déclarent largement satisfaits de l'accueil dans les villes hôtes de province.
S'il est difficile de mesurer précisément l'impact de la Coupe du monde à Paris, dans la mesure où septembre et octobre sont traditionnellement jugés "très bons" par les professionnels, la Chambre syndicale des hôteliers et restaurateurs de Paris et de la région parisienne indique cependant que le mois de septembre a été meilleur qu'en 2006. A Bordeaux, désormais inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, la fréquentation de l'office de tourisme est en hausse de 40% et la plupart des hôtels ont été saturés autour des dates de matches. Même satisfaction à Lens, Lyon (où l'office de tourisme affiche +35%) et Saint-Etienne. Si les taux d'occupation n'atteignent pas ceux de la Coupe du monde de football 1998, ce décalage est compensé par le pouvoir d'achat plus élevé des amateurs de rugby. A Nantes, le chiffre d'affaires supplémentaire est estimé à 10 millions d'euros et une enquête de l'office de tourisme révèle que 85% des supporteurs étrangers (essentiellement anglais) souhaitent revenir dans la région pour y faire du tourisme. A Montpellier, l'office de tourisme a fait face à une hausse de 130% de ses visiteurs étrangers et la fréquentation hôtelière est jugée satisfaisante dans les 3 et 4 étoiles (mais moins dans les autres catégories). A Toulouse - la plus "rugbystique" de toutes les villes hôtes - le premier bilan de fréquentation est également jugé excellent, mais dans les limites du centre-ville. Marseille affiche une satisfaction identique, surtout dans les 3 et 4 étoiles, avec des taux de remplissage proches de 100% autour des matches.
Jean-Noël Escudié / PCA