Tourisme - En attendant l'été indien...
La fréquentation touristique en France pendant la saison estivale 2007 a connu une hausse de 3,7% par rapport à l'année précédente, a annoncé ce 27 août à Saint-Raphaël le secrétaire d'Etat chargé du tourisme, Luc Chatel. "Les résultats sont encourageants", même si "de fortes disparités régionales ont été enregistrées", a-t-il déclaré, précisant notamment que "le littoral aquitain et le Nord sont en recul et la montagne a souffert". S'agissant de la baisse de fréquentation dans les stations de montagne, Luc Chatel a insisté sur la nécessité de réorienter les activités de ces territoires et a programmé en septembre une réunion avec les professionnels. Du côté des gagnants, le secrétaire d'Etat a cité l'Ile-de-France, avec une fréquentation touristique en hausse de 4 à 5%, et Bordeaux, qui enregistre une hausse de 16% liée à l'impact du classement de la ville au patrimoine mondial de l'Unesco.
Ces premiers chiffres de la saison 2007 sont détaillés dans les notes de conjoncture que l'Odit (Observation, développement et ingénierie touristiques) a publié ce 27 août. Avec, de la part de l'Odit, une description nettement plus tempérée que celle du ministre : "bilan morose", "saison en demi-teinte"... Le sentiment de médiocrité prédomine largement. En cause, principalement, les conditions météorologiques qui ont affecté la fréquentation touristique. La majorité des 53 comités départementaux du tourisme (CDT) ayant répondu à cette enquête portant sur le mois de juillet - et comprenant des questions prospectives sur le mois d'août - estiment en effet que leur territoire a souffert de cette météo "mauvaise, voire exécrable".
Sans surprise, les départements du pourtour méditerranéen sont les premiers à se déclarer satisfaits. Ceux du sud-est - et du Languedoc-Roussillon en particulier - enregistrent même une hausse par rapport à la saison précédente pour la fréquentation de l'hôtellerie de plein air. Mais ce sont bien les seuls : sur le reste du pays, les campings connaissent une baisse importante.
Août "sous de bons augures"
Quelques petites notes d'optimisme : la vallée du Rhône et plusieurs villes de l'est de la France nouvellement desservies par le TGV, dont Strasbourg, connaissent une hausse de fréquentation. Par ailleurs, la stabilité de la fréquentation au sein des hébergements ruraux se confirme. Cette stabilité est également de mise pour les résidences de tourisme - même si, pondère l'Odit, de plus en plus de départements évoquent une baisse de la fréquentation de ces résidences, notamment les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde. Stabilité, encore, pour la catégorie "meublés touristiques" (sauf pour le littoral atlantique et la Bretagne, qui enregistrent une baisse). Rien d'enthousiasmant pour les villages de vacances : les CDT déclarant une baisse de fréquentation sont presque aussi nombreux que ceux qui la considérent comme stable.
L'analyse de l'Odit en termes de clientèle n'est guère plus encourageante : "Le nombre de départements déclarant l'arrivée d'une nouvelle clientèle a été divisée par deux cette saison par rapport à la précédente." La perception de la chute de la clientèle française s'accentue. Quant à la clientèle étrangère, elle semble se stabiliser "depuis deux saisons consécutives, notamment dans le Limousin et en Midi-Pyrénées". Les touristes allemands, britanniques, belges, néerlandais et espagnols sont ceux qui ont progressé le plus. Ces nationalités se situent à peu près toutes au même niveau. L'Italie est derrière. Les Américains, les clientèles des pays d'Europe centrale et orientale ainsi que celle du sud-est asiatique enregistrent une fréquentation stable.
La météo du mois d'août n'effacera pas le bilan de juillet mais la fréquentation, tant française qu'étrangère, se présente "sous de bons augures" particulièrement dans l'ouest du pays. Quant aux perspectives pour le mois de septembre, elles s'annoncent stables pour la moitié des offices du tourisme et syndicats d'initiative interrogés et bonnes pour l'autre moitié. On attendra donc, fin septembre, les résultats complets rassemblés par l'Odit pour savoir si le verre était à moitié plein ou à moitié vide.
C.F.