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Jeunesse - La cagnotte contre l'absentéisme est inapplicable à l'échelle du territoire national, selon la région Ile-de-France

"Faire un lien entre assiduité scolaire et argent est tout simplement honteux", s'est insurgé Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays-de-la-Loire et président de la commission Education de l'ARF, après l'annonce par Martin Hirsch de la mise en place d'une "cagnotte contre l'absentéisme". Trois lycées professionnels situés dans l'académie de Créteil (Val-de-Marne) testent depuis le 5 octobre, un dispositif sous forme de "cagnotte" collective pour financer un projet éducatif défini avec les élèves, a annoncé le haut-commissariat à la Jeunesse. Cette expérimentation (qui fait partie des 165 projet retenus lors du lancement du fonds d'expérimentation pour la jeunesse) intervient quelques jours après la présentation du plan "Agir pour la jeunesse" présenté par Nicolas Sarkozy à Avignon le 29 septembre, qui insiste entre autres, sur la lutte contre le décrochage scolaire (lire nos articles ci-contre). En 2010-2011, il est prévu que l'expérimentation concerne 70 classes, soit 2.000 élèves de l'académie. Selon l'AEF (agence spécialisé en éducation) l'initiative coûtera 772.167 euros pour deux ans. Le budget prévu pour l'élaboration et la mise en oeuvre du dispositif s'élève à 592.000 euros (32.000 euros en 2009, 560.000 euros en 2010). L'évaluation de l'expérimentation coûtera quant à elle 180.167 euros (43.437 euros en 2009 et 136.730 euros en 2010) et sera confiée à l'Ecole d'économie de Paris.
"Faire rentrer l’argent dans l’école est une honte pour le système scolaire", a résumé Jacques Auxiette. De son côté, la région Ile-de-France, s'inquiétant "des risques graves de dérives", a mis en avant le danger de "marchandisation du droit à l'éducation". Elle a également alerté, sur sa crainte que cette "cagnotte" nourrisse "un sentiment d'injustice entre les classes et les différentes filières de formation avec un risque d'accroissement des violences au sein des établissements". Dans son communiqué en date du 2 octobre, elle a ajouté que le système proposé par l'académie de Créteil est "inapplicable à l’échelle du territoire national. Pour 29.000 classes dans les lycées professionnels, la facture s’élèverait au minimum à 58 millions d’euros par an. La facture monterait à 290 millions d’euros si toutes les classes touchaient la 'prime' maximale de 10.000 euros". Cette annonce du haut-commissariat à la Jeunesse a été également l'occasion pour Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France, de rappeler que la région a mis en place depuis dix ans le plan "Réussite pour tous", pour lutter contre le décrochage scolaire des lycéens. "Ce dispositif préventif consiste à détecter, prendre en charge et adapter les formations des élèves susceptibles de 'décrocher'. Il a bénéficié en 2008-2009 à près de 4.000 lycéens dans 142 projets différents."


Catherine Ficat
 

 

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