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Livre vert - Politique de la jeunesse : l'Anacej réclame un chef de file chez les collectivités

C'est mardi 29 septembre, lors d'un déplacement à Avignon, que Nicolas Sarkozy doit s'exprimer sur la mesures d'urgence destinées aux jeunes : logement, emploi, formation, ressources... Ces mesures seront inspirées du livre vert sur la politique de la jeunesse, présenté en juillet dernier par Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse. On attend les arbitrages du président sur un certain nombre de points dont l'extension du RSA aux jeunes qui travaillent. Mais c'est aussi la répartition des compétences entre les différentes collectivités qui est en jeu, comme le rappelle l'Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes (Anacej) qui a participé à l'élaboration du livre vert. "Ce document nous semble une bonne base de discussion que la concertation en cours ne manquera pas de renforcer", détaille ainsi l'association dans un communiqué publié le 23 septembre 2009, affirmant que le choix d'une loi de programmation permettra de "mettre en lien objectifs et moyens pour donner un véritable souffle à une politique de jeunesse en France". Au-delà de la satisfaction globale du travail réalisé avec Martin Hirsch, l'Anacej estime que la politique jeunesse repose sur un trop grand nombre d'interlocuteurs publics : Etat, régions, départements, intercommunalités et communes. "La définition d'une collectivité, chef de file, doté d'une compétence obligatoire tout en n'interdisant pas aux autres d'agir dans ce domaine, pourrait permettre à chacun de s'y retrouver davantage", explique-t-elle. Et la mise en place des métropoles pourrait, selon l'Anacej, préfigurer ce chef de file, "en regroupant les compétences des intercommunalités, des communes et des départements". Mais reste alors le problème des communes qui ne sont pas situées dans le même département et qui n'appartiennent pas à une métropole… Autre question posée par l'association : la responsabilité des maires dans la politique de la jeunesse. Le Livre vert propose de "reconnaître la responsabilité des maires d'aller au-devant des jeunes sans emploi et sans formation qui ne demandent rien". Mais la compétence d'insertion ou de la formation professionnelle appartenant aux départements et aux régions, "n'est-il pas illusoire de donner au maire une mission qu'il ne pourra, dans la plupart des cas, assumer ?", questionne ainsi l'association. De même, si Martin Hirsch, dans son livre vert, propose de "permettre aux municipalités de développer des lieux de vie ouverts à tous les jeunes", la responsabilité des bâtiments, collèges et lycées, relevant des régions et des départements, "comment, dès lors, permettre aux communes de les utiliser ? A qui incombera la responsabilité de l'initiative ? Qui en autorisera l'occupation ? Qui en sera responsable ?". "Finalement, conclut l'association, n'est-ce pas plutôt aux régions et aux départements de s'en occuper en renforçant l'ouverture sur le quartier et les acteurs du territoire ?" La répartition des rôles, par rapport aux compétences de chacun, risque donc de poser un réel problème...

 

Emilie Zapalski