Archives

Déchets ménagers - Incinération : une coordination d'associations fait monter le ton

Une coordination nationale d'associations opposées à l'incinération a été créée le 6 avril. Son credo : remplacer cette pratique par des modes de traitement alternatifs.

L’incinération des déchets ménagers, un débat d'un autre âge ou un enjeu brûlant ? Pour Jacques Boutault, maire Vert du IIe arrondissement de Paris, ce débat est toujours d’actualité. Le 6 avril, il a accueilli dans ses locaux la réunion de lancement d’une coordination nationale d’associations opposées à l’incinération. Portée par un collectif opposé au projet d'incinérateur de Clermont-Ferrand, celle-ci a fédéré en un temps record plus de 400 associations locales. "Tous les départements y sont représentés", a indiqué Roger Anglaret, de l’association Puy-de-Dôme nature environnement. Cette coordination défend l’idée d’une sortie de l’incinération, qui représente selon elle un "mode de traitement trop coûteux et trop polluant". Son but : mettre en réseau ces acteurs habituellement très dispersés et leur apporter à terme des moyens pour faciliter leurs démarches.
Pour l’heure, son premier fait d’armes est d’avoir questionné à ce sujet les candidats à la présidentielle (cinq d’entre eux lui ont répondu). "Cette nouvelle levée de boucliers est révélatrice. Elle prouve que trois ans après le vote de la loi Grenelle 1, les choses n’ont guère changé et que le compte n’y est pas pour la société civile", analyse Sébastien Lapeyre, directeur du Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cnidd). On voit poindre de nouvelles formes de mobilisation : dans l’agglomération clermontoise, plus de 500 médecins ont associé leurs voix, il y a quatre ans, à celle du collectif évoqué. "Voir le corps médical s’impliquer était une première. A Marseille aussi, les médecins se mobilisent. On remplit notre rôle de lanceur d’alerte. Certes, les normes sur les rejets d'incinération se sont renforcées. Elles tiennent compte des progrès en termes de filtration mais restent techniques et non sanitaires", précise Alain Laffont, médecin et conseiller municipal à Clermont-Ferrand. "Les élus ont tendance à évacuer la question en confiant ces installations à des délégataires. Il est temps de se réapproprier cet enjeu et de miser sur des alternatives efficaces", a ajouté Gérard Quenot, membre d’UFC-Que choisir et de l’association Respire. Reste à préciser ces alternatives.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis