Déchets - Des collectivités participent à une étude inédite sur le coût de gestion des déchets ménagers
Cette étude a été établie grâce aux données de 27 collectivités franciliennes impliquées dans une démarche de clarification de leurs coûts, selon une méthode élaborée par l'Ademe. "On part de loin, les collectivités ont pris des habitudes si contradictoires qu'il est au final difficile de distinguer et d'évaluer ces coûts. Même chose dans les autres départements. Celui de la Nièvre a été pionnier dans cette démarche de clarification. Et l'Ile-de-France aussi, qui va continuer d'œuvrer dans ce sens", indique-t-on à l'Ordif. Malgré toute la bonne volonté des collectivités participantes, l'une des principales difficultés consiste à distinguer les coûts qui n'intègrent pas les recettes et soutiens perçus (coûts complets) de ceux qui les incluent (coûts partagés). On l'aura compris : l'exercice représente un véritable travail de fourmi. Au sein de l'Ordif, un groupe de travail s'y attelle, dont les travaux servent de base à l'Observatoire régional des coûts qui, dès l'an prochain, gagnera en maturité.
Pour commencer, l'étude rappelle deux constats : la tendance à la baisse des quantités collectées depuis dix ans et la prépondérance du traitement par incinération, une spécificité très francilienne. Elle souligne le poids du secteur des déchets en termes d'emploi (18.000 emplois dans la région) et note que son impact environnemental fait l'objet d'une étude à paraître l'an prochain. En moyenne, le coût de gestion s'élève dans la région à 91 euros par habitant. La taxe d'enlèvement des ordures ménagères (Teom) y étant en moyenne de 111 euros par habitant, un phénomène dit de "surcouverture" du coût est identifié. "Il s'explique en partie par le fait que la Teom finance des compétences qui sont "à la frontière" du service de gestion des déchets ménagers, comme ceux relevant de la compétence voirie ou des déchets des collectivités liés aux espaces verts".
Plus dans le détail, le coût de la collecte des ordures ménagères résiduelles (OMR) est de 80 euros la tonne. "C'est plus faible qu'au niveau national, probablement car le transport de ces déchets se fait sur de moindres distances qu'ailleurs", avance-t-on à l'Ordif. Quant au coût de traitement, il s'établit autour de 80 euros par tonne. "Mais les écarts observés sont importants et dépendent du niveau d'amortissement atteint par les équipements de traitement et de leurs recettes générées par les ventes d'énergie". Par ailleurs, la collecte et le traitement des déchets de papiers et d'emballages (hors verre) coûtent cher en Ile-de-France, du fait d'une collecte essentiellement effectuée en porte-à-porte et de coûts de tri plus élevés qu'ailleurs. De même pour le coût de la collecte des emballages en verre, qui peut atteindre jusqu'à 300 euros la tonne dans l'une des collectivités étudiées ! Rapporté à l'habitant, le coût moyen de la gestion des 165 déchèteries franciliennes reste faible, de l'ordre de 9 euros. Bien qu'étant en faible nombre, ce type d'équipement joue un rôle plus marqué en grande couronne qu'en petite couronne. Enfin, il est pointé un coût élevé de la collecte des déchets verts. Les trois quarts des collectivités étudiées proposent ce service, mais plusieurs d'entre elles semblent s'interroger sur sa pertinence économique. Au point de vouloir faire marche arrière... Plus élevé que le coût de collecte des OMR, celui des déchets verts atteint en effet 120 euros par tonne en moyenne.