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Environnement - Amorce piste les voyages de déchets

Le réseau d'élus Amorce a publié le 2 février une étude sur les flux de déchets circulant d'un territoire à l'autre. Surcapacité des uns, manque d'exutoire des autres : dans les déchets aussi, le malheur des uns fait le bonheur des autres !

Selon l'étude d'Amorce, les flux de déchets circulant d'un territoire à l'autre sont "nombreux et variés". Ainsi, une collectivité faisant face à des travaux de maintenance sur son installation de traitement des déchets aura tendance à en exporter une partie "vers des équipements situés à l'extérieur de son aire géographique de compétence exercée". Variante possible : "Cette même collectivité peut aussi confier le traitement de déchets à des équipements qui sont situés sur son territoire, mais dont elle n'assume pas la maîtrise d'ouvrage."
Pour Amorce, une telle variété de combinaisons possibles peut induire en erreur car elle laisse penser aux élus que le pays ne manque pas d'exutoires. Or ce n'est pas le cas et les choses bougent. En effet, à la suite d'un décret publié l'été dernier, les plans départementaux (ou interdépartementaux) de prévention et de gestion des déchets non dangereux vont devoir fixer une limite aux capacités d'incinération et de stockage. Et donc limiter le dimensionnement des équipements, en fonction des prévisions de besoins locaux. Si les collectivités évaluent mal ces besoins, ce sera sur le terrain un facteur supplémentaire de tensions. Amorce recommande en ce sens aux collectivités d'"affiner leur connaissance de l'évolution prévisible des exutoires".
Quelles collectivités exportent le plus leurs déchets ? L'étude, fondée sur un questionnaire envoyé à 290 collectivités mais auquel seules une trentaine d'entre elles ont répondu, précise qu'il s'agit surtout de petites collectivités (moins de 160.000 habitants). " Ayant peu de centres de tri sous leur maîtrise d'ouvrage, les déchets issus de leurs collectes sélectives sont majoritairement traités hors du territoire." A contrario, les grosses collectivités disposent de centres de tri importants, qui n'accueillent que peu de déchets provenant d'un territoire autre que celui qui relève de leur compétence. Autre constat : les imports de déchets sont surtout pratiqués par les exploitants d'installations d'incinération. C'est en partie dû au fait, explique Amorce, que "certaines UIOM [unités d'incinération d'ordures ménagères, NDLR] sont dimensionnées avec des vides de four conséquents nécessitant des apports importants".
 

 

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