Environnement - Déchets ménagers : le geste de tri très largement accepté
Le 30 novembre, à l'occasion des 14es rencontres "Intercommunalités et environnement" organisées par l'Assemblée des communautés de France (ADCF), deux sondages ont donné le ton des progrès à faire en matière de tri et de collecte. Le premier a été réalisé par l'institut Harris Interactive auprès d'un panel d'habitants au sujet de leur perception du tri des déchets ménagers. Parmi les principaux enseignements tirés, on relève que près de trois quarts des sondés estiment trier leurs déchets non par obligation, mais parce que le recyclage qu'il permet est à leurs yeux "bénéfique pour l'environnement" et qu'ils font ainsi un geste en sa faveur. Le civisme joue aussi, dans près d'un tiers des cas. Une très faible minorité (2%) perçoit le geste de tri comme une contrainte. "Ce qui contredit l'idée, de plus en plus répandue, d'un certain ras-le-bol des habitants à effectuer le tri", décrypte cet institut. Lorsqu'il y a apport volontaire, c'est le retour au point de vente initial qui leur paraît représenter la démarche la plus contraignante. En termes d'information, le vecteur le plus cité est la mairie et ses supports de sensibilisation et communication (journal municipal). Et pour développer le tri, ils attendent avant tout plus d'équipements mis à leur disposition (bacs et poubelles).
Est-ce à dire qu'au niveau local, il faut augmenter le nombre de déchetteries ? Non, à en croire une seconde enquête, réalisée cette fois-ci par l'ADCF auprès de ses membres. Près de 150 communautés (soit 15% des communautés existantes) y ont répondu, pour l'essentiel des élus et des cadres intercommunaux. Or une forte minorité d'entre eux estime qu'il est inutile de développer de nouvelles déchetteries. Ils sont cependant plus nombreux à pointer la nécessité de maintenir le cap en termes de rénovation, de modernisation des déchèteries existantes. Pour stimuler le tri, le levier des incitations fiscales est selon eux plus incitatif. Un avis qui s'inscrit dans le débat actuel sur la prochaine généralisation de la redevance incitative, très prégnant au sein des services des intercommunalités. Enfin, si deux tiers des sondés adhèrent au fait de voir émerger trois nouvelles filières de collecte (voir encadré ci-dessous), beaucoup considèrent qu'avec un total de onze filières, un plafond maximal sera alors atteint.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions
Le point sur les trois nouvelles filières de tri
Instaurées par le Grenelle, leur mise en place est prévue d'ici la mi-2012. Le décret sur la filière meubles est sorti du Conseil d'Etat (après une consultation publique réalisée cet été, voir ci-contre notre article du 7 juillet 2011) et sera publié dans quelques mois. Celui sur les déchets dangereux des ménages en est au même stade et comportera une spécificité liée à la gestion des fusées de détresse. Pour les déchets d'activité de soins (Dasri), le cahier des charges d'agrément est en cours d'élaboration. L'agrément sera prêt au 1er trimestre 2012. Pendant ce temps, ces déchets affluent encore en déchèterie. "Les collectivités constatent qu'aucun dispositif n'a été mis en place sur le terrain par les metteurs sur le marché, contrairement à leur obligation légale, et que les acteurs volontaires continuent, sans le moindre financement, à assurer seuls la responsabilité des professionnels du médicament", dénonce Gilles Vincent, président d'Amorce. Si aucune avancée n'est constatée sur le terrain d'ici le 1er janvier prochain, ce réseau d'élus menace "d'inviter les collectivités à envisager un retrait des collectes".
M.B.