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Environnement / Europe - Déchets municipaux : plus de volume... mais moins d'émissions d'ici 2020

Dans un rapport publié le 29 août 2011, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) estime que l'amélioration de la gestion des déchets municipaux, par le recours accru au recyclage et à l'incinération avec valorisation énergétique, devrait permettre une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2020.
Paradoxalement, la quantité de déchets municipaux produits chaque année devrait augmenter de 25% entre 2005 et 2020, note le rapport. En moyenne, chaque citoyen européen produisait 520 kg de déchets municipaux en 2004 (contre 460 en 1995). Ce chiffre devrait atteindre 680 kg par personne d'ici à 2020, ce qui correspond à une augmentation de presque 50% en 25 ans. Certes, des disparités existent entre les 27 pays membres de l'Union européenne. Dans le premier groupe comprenant notamment la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, le Royaume-Uni ou la Suède, le volume des déchets municipaux devrait augmenter de 22% d'ici 2020.  Dans le second groupe comprenant les Etats d'Europe centrale et orientale, dont les économies se développent et les habitudes de consommation évoluent, le volume des déchets devrait avoisiner ces dix prochaines années les niveaux actuels du premier groupe et augmenter ainsi de 50% d'ici à 2020.

Alternatives à la mise en décharge

La valorisation croissante des déchets et le recours à des solutions autres que la mise en décharge, jusqu'à lors privilégiée, témoignent toutefois des efforts déployés (notamment dans le cadre de la directive 94/62/CE du 20 décembre 1994 relative aux déchets d'emballages et de la directive 1999/31/CE du 26 avril 1999 concernant la mise en décharge des déchets) pour atteindre l'objectif du sixième programme d'action communautaire pour l'environnement qui vise une réduction significative du volume des déchets, souligne l'Agence. En 2020, 35% de l'ensemble des déchets municipaux de l'Union devraient ainsi finir en décharge, contre 47% en 2004. Les opérations de recyclage et de valorisation des matières devraient parallèlement augmenter et atteindre environ 42% d'ici à 2020, contre 36% actuellement, insiste le rapport. Le pourcentage des déchets municipaux incinérés, à hauteur de 17% en 2004, devrait quant à lui avoisiner 25% d'ici à 2020. A la faveur des politiques spécifiques visant à augmenter le recyclage et la valorisation des déchets d'emballage, les émissions nettes de GES provenant de la gestion des déchets municipaux "devraient baisser, pour passer du niveau record d'environ 55 millions de tonnes d'équivalents de CO2 par an atteint à la fin des années 1980 à 10 millions de tonnes d'équivalents de CO2 d'ici à 2020", estime l'AEE. Le recyclage contribuera à hauteur de 75% du total des émissions évitées d'ici à 2020 et l'incinération à hauteur de 25% environ.
Le fait de limiter ou d'éviter l'augmentation du volume des déchets présenterait d'autres avantages pour la société et l'environnement, relève enfin ce rapport, évoquant, outre la réduction de la pollution atmosphérique (due aux particules et aux oxydes d'azote), la réduction des coûts de gestion des déchets ou encore la question du bruit associés à la collecte et au transport des déchets.

 

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