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Formation professionnelle - Compte personnel de formation : les régions veulent des avances

A l'occasion du colloque organisé par Centre Inffo le 10 décembre 2014 sur le compte personnel de formation, l'ARF a demandé que des avances soient fournies aux régions pour financer les formations des demandeurs d'emploi. Elle demande aussi un versement de 100 heures de formation sur les comptes des demandeurs d'emploi dès janvier.

"Nous demandons qu'il y ait une clé de répartition a priori entre les régions et qu'il y ait des avances sur les montants qui seront distribués." Lors du colloque organisé par Centre Inffo le 10 décembre 2014 sur le compte personnel de formation (CPF), Pascale Gérard, présidente de la commission Formation professionnelle de l'Association des régions de France (ARF), a relayé les attentes des régions vis-à-vis du nouveau dispositif qui sera mis en oeuvre à partir du 5 janvier 2015. Grâce au CPF, salariés comme demandeurs d'emploi vont pouvoir cumuler au fil des années des heures de formation, jusqu'à 150 heures maximum.
"Par un mécanisme de remboursement, ces 150 heures seront transférées aux régions par le FPSPP pour les demandeurs d'emploi", a expliqué Pascale Gérard. Objectif des avances demandées par l'ARF : permettre aux régions de financer tout de suite les actions de formation des demandeurs d'emploi. "Il ne faut pas que ce financement arrive deux ans après, ce sera plus facile s'il y a des avances pour que les régions passent tout de suite leurs commandes de formation", a souligné la vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Autre demande : alimenter dès janvier 2015 le compte des demandeurs d'emploi à hauteur de 100 heures. "Il n'y a rien de plus terrible que d'ouvrir un compte vide, a assuré Pascale Gérard. Nous demandons un effort collectif, des pouvoirs publics et des partenaires sociaux, pour mettre 100 heures dès l'ouverture des comptes."
D'après Alain Druelles, directeur adjoint pour la formation du Medef, les partenaires sociaux travaillent sur le sujet, mais les questions autour du budget disponible sont importantes. "Ce serait plus simple si le FPSPP avait 3 milliards d'euros mais il a seulement 950 millions !", a regretté Christian Janin, président du comité paritaire interprofessionnel national pour l'emploi et la formation (Copanef).
Enfin, dernière attente des régions : mener un travail de fond sur le croisement entre les besoins des branches et les besoins des territoires en termes de formations, pour aboutir à des listes de formations éligibles au CPF cohérentes. "Il y a un vrai travail à mener, comme un supra-observatoire, pour savoir ce que seront les métiers de demain et les métiers d'avenir", a précisé Pascale Gérard.
L'ARF a déjà fait part de ses critiques concernant l'élaboration de ces listes, réalisée sans leur intervention. De ce côté, les partenaires sociaux préviennent : "Nous sommes sur un processus itératif, qui n'est pas parfait, qui sera à réviser, compléter, consolider, a ainsi signalé Christian Janin. C'est un chantier d'au moins deux ou trois ans, si ce n'est plus."