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Handicap - Collectivités et accessibilité : les trophées pleuvent, les problèmes demeurent

Alors qu'il ne reste plus que trois ans pour respecter l'obligation d'accessibilité généralisée posée par la loi Handicap du 11 février 2005, deux événements sont venus rappeler le rôle essentiel des collectivités territoriales en la matière. Tout d'abord, le Conseil national du handicap (CNH) - à ne pas confondre avec le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) - et l'association Accès pour tous ont remis, le 6 février, les Trophées de l'accessibilité 2012.
Pour sa deuxième édition, cette manifestation a distingué plusieurs collectivités. Le trophée "Collectivités territoriales" (communes de plus de 5.000 habitants) est ainsi allé au syndicat mixte d'aménagement touristique de l'Aulne et de l'Hyères (Smatah / Finistère), qui gère le canal de Nantes à Brest. Le Smatah a en effet réalisé une mise en accessibilité complète des équipements et des aménagements touristiques le long des cent kilomètres du parcours. Dans la catégorie "Petites communes" (moins de 5.000 habitants), c'est la ville de Fomperron, dans les Deux-Sèvres, qui a été distinguée pour son projet "Une petite commune accessible à tous". Fomperron a en effet réalisé l'intégralité des fiches actions de son plan de mise en accessibilité de la voirie et des aménagements des espaces publics (Pave). Elle est, à ce jour, la seule de la région Poitou-Charentes à avoir atteint cet objectif.
Parmi les autres distinctions attribuées à des collectivités ou organismes rattachés, on retiendra le trophée "Conseils d'enfants et de jeunes" pour le conseil municipal d'enfants d'Echirolles (Isère) et le trophée "Accessibilité, intégration, mixité et citoyenneté" pour la création d'un espace détente accessible à tous sur la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Cette dernière se définit elle-même comme une "base pilote pour les personnes à besoins spécifiques" et propose de très nombreux équipements et activités. A noter : le trophée "Changer le regard" a été décerné - actualité oblige - aux deux co-réalisateurs du film "Intouchables", Olivier Nakache et Eric Toledano.

En progrès, mais peut mieux faire

Le 9 février, c'est l'APF (Association des paralysés de France) qui publiait la troisième édition de son "Baromètre de l'accessibilité". Celui-ci consiste en un classement des 96 chefs-lieux de départements, en fonction de leur accessibilité, mesurée sur la base d'une batterie de critères. Les résultats sont encourageants, puisque la moyenne des villes passe de 11,6/20 en 2010 à 12/20 en 2011. Cette note était encore de 10,6 lors de la première édition, en 2009. Autres signe de progrès : le nombre de villes situées en dessous de la moyenne recule en un an de 21 à 15, tandis que celui des villes créditées d'une note égale ou supérieure à quatorze progresse de 14 à 17. Mais, ainsi que le relève l'APF, "à moins de trois ans de l'échéance d'accessibilité, il reste encore beaucoup à faire !".
Le trio de tête regroupe Nantes (17,4/20) - sur la plus haute marche du podium pour la troisième année consécutive -, Grenoble (17,1) et Caen (16,7). En queue de classement figurent plutôt de petites villes, desservies par leur manque de moyens ou leur configuration géographique : Digne (8/20), Guéret (7,7), Mont-de-Marsan (7,7), Chaumont (7,4) et Bar-le-Duc (7,1). Avec une note de 13,5, Paris se classe au 20e rang, à égalité avec Lille et Saint-Etienne.
Au-delà de ce palmarès géographique, l'étude de l'APF procède également à une analyse thématique de l'accessibilité, à partir de questionnaires diffusés auprès de ses membres et de ses délégations départementales. Il en ressort plusieurs points positifs, en particulier pour ce qui concerne les centres commerciaux, les bureaux de poste et les cinémas. En revanche, il demeure de très sérieux points noirs pour des équipements pourtant essentiels, comme les commerces de proximité et les cabinets médicaux et paramédicaux. Du côté des services publics, si la mairie, le grand théâtre et le principal stade de la commune sont désormais presque toujours accessibles, il n'en va pas de même - et de très loin - pour les transports en commun, même si les progrès sont indéniables. Conclusion de l'APF : "La vie quotidienne ordinaire est toujours un vœu pieu pour les personnes en situation de handicap."

 

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