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Environnement - Biodiversité : les collectivités cèdent à l'appel du recensement

Pour renforcer l'intégration de la biodiversité dans leurs politiques locales et préparer le terrain des trames verte et bleue, de nombreuses collectivités réalisent des inventaires de la faune et de la flore. En s'appuyant le plus souvent sur les savoir-faire locaux.

Le conseil général de Seine-et-Marne vient de publier un état des lieux de sa faune sauvage. Un document ambitieux qui fait suite à l’atlas de sa flore et concrétise le travail de cinq années de suivis faunistiques et d’analyses scientifiques. Jean Dey, vice-président à l’environnement de ce département, explique dans sa préface qu’il s’agit d'"un outil d’aide à la décision pour les aménageurs et gestionnaires du territoire, quels qu’ils soient : de la collectivité locale qui gère des espaces verts au particulier qui jardine dans son potager, en passant par les services de l’Etat, les agriculteurs ou les forestiers".

Baliser le terrain

Cette vocation généraliste et transversale, on la retrouve dans un bon nombre d’inventaires pilotés par des collectivités. Celles-ci inscrivent pour la plupart leur réalisation dans le cadre de leur Agenda 21 et de leur politique locale en matière de biodiversité. C’est le cas à Anglet, une commune des Pyrénées-Atlantiques, qui lance un inventaire de sa faune et de sa flore à finaliser d’ici la mi-2013. L’exercice n’est pas fortuit : cette municipalité y voit un jalon indispensable à l’élaboration de sa stratégie communale de gestion des espaces naturels. En effet, sans connaissances précises, difficile de savoir où placer le curseur en termes de préservation. Dans ce domaine, les communes ne partent pas de zéro. Avant de se lancer, le bon réflexe consiste ainsi à s’appuyer sur les connaissances existantes : herbiers, cahiers d'habitats Natura 2000, données déjà compilées par des conservatoires… Jean-Loup Gaden, écologue au sein du bureau d’études Ecotope flore faune, recommande aussi de ne pas négliger les travaux, souvent foisonnants mais pas forcément bien connus, qui sont effectués localement par les associations environnementales.

Compiler et cibler

Partant de là, un travail de synthèse s’impose. En Seine-et-Marne, il a été réalisé en interne par des chargés de mission qui ont su s’appuyer sur de nombreux partenaires, dont une dizaine d’associations franciliennes. Ailleurs, ce sont les services environnement ou espaces verts qui s’en chargent, en s’appuyant généralement sur le savoir-faire d’acteurs locaux tels que la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ou des centres permanents d'initiatives pour l'environnement (CPIE). Dans le Cantal, plusieurs communes ont missionné le CPIE local pour réaliser un tel atlas. De même dans le val d’Authie, une région à cheval sur le Pas-de-Calais et la Somme, où le CPIE accompagne plusieurs communes dans la démarche. A Melle, dans les Deux-Sèvres, la campagne d’inventaire est assurée par une association et un groupe ornithologique connus dans le département. Seconde étape : cibler les espèces et le périmètre à sonder. A Anglet, certains pans de la ville ayant déjà été sondés (le littoral, la zone aéroportuaire), l’inventaire se concentre sur celles qui ne l’ont pas été. En Bretagne, un accent particulier est mis sur la biodiversité des sols. Et à La Rochelle, une ville qui s’engage elle aussi dans la réalisation d’un atlas de la biodiversité communale, quatre espèces emblématiques (écureuil roux, hérisson, papillons Flambé et Machaon, orchidées) vont être mises en avant avec l’appui de la LPO. Car l’écueil à éviter est de viser l’exhaustivité.

Atlas de la biodiversité communale : un bilan mitigé

On l’aura compris : libre aux collectivités de donner à leur inventaire la forme qui leur sied. Il n’en reste pas moins qu’en dehors des initiatives menées un peu partout sur le territoire, une esquisse d’action nationale a débuté en 2010 avec le lancement des atlas de la biodiversité communale (ABC). Impulsée par le ministère de l’Ecologie, cette démarche délimite un certain cadre de travail et les contours des inventaires à réaliser : présence de cartographies des habitats, dominante pluridisciplinaire, recours à des chargés de mission issus du service civique... Testée dans sept communes-pilotes, elle devrait donner lieu en fin d’année à un bilan d’étape. Mais parmi ces communes, certaines rencontrent des difficultés pour aller jusqu’au bout de la démarche. "La dynamique s’est essoufflée, on a pu commencer l’inventaire la première année mais le robinet des aides a été coupé et la suite n’a pu être financée", confie l’une d’elles. A Haubourdin (Nord), dans l’une de ces communes-pilotes, l’obstacle a pu être en revanche dépassé : l'atlas de la biodiversité communale est attendu pour la fin de l’année.

 

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