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Tourisme - Bilan en demi-teinte pour l'activité touristique en 2008

Hervé Novelli a présenté, le 6 avril, un bilan de l'activité touristique pour l'année 2008. Evoquant "un bilan stable de l'activité touristique en 2008 par rapport à 2007, qui était une année record", le secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services se veut résolument optimiste. Si le tourisme semble effectivement moins touché par la crise que d'autres secteurs économiques - grâce notamment à la bonne tenue de la clientèle française -, il n'est pas épargné pour autant et le bilan apparaît plutôt en demi-teinte.
Côté positif - mais ce n'est pas vraiment une surprise -, la France est restée en 2008 la première destination touristique mondiale, avec près de 80 millions de visiteurs étrangers. Mais les arrivées de touristes étrangers reculent néanmoins de 3%. De plus, après un bon démarrage au premier semestre 2008, la tendance s'est brusquement retournée avec un recul des arrivées de 11% au troisième trimestre et de 6% au quatrième trimestre. Le recul du nombre de visiteurs est toutefois surtout lié à celui des voyageurs en transit (se rendant par exemple du nord vers le sud de l'Europe lors des vacances d'été). Ceux-ci sont passés en effet de 13,9 à 11 millions, alors que les arrivées de touristes hors transits sont restées stables à 68 millions. En termes de provenance, la clientèle européenne est en recul de 4% (mais seulement 1% hors transit), tandis que le nombre de touristes en provenance de destinations plus lointaines continue de progresser, avec toutefois de forts contrastes selon les pays.
Le tourisme national - l'un des points forts de la France, puisque 80% des résidents passent leurs vacances sans sortir des frontières - n'est pas épargné, même si la situation est loin d'être catastrophique. Les voyages des Français pour motifs personnels reculent en effet de 3,4% par rapport à 2007. De plus, les Français ont procédé à des arbitrages en fonction des coûts de transport et d'hébergement (le prix des carburants a été en forte hausse sur une partie de 2008). Ceci se traduit notamment par des destinations hors métropole (DOM-TOM) moins fréquentes, par une diminution de l'hébergement marchand (au profit des solutions familiales et amicales) et par une baisse des très courts voyages d'un ou deux jours (week-end). Conséquence : les hôtels de tourisme ont enregistré un recul de 0,6% (à 198 millions de nuitées), mais celui-ci est beaucoup plus prononcé pour les hôtels haut de gamme. En revanche, l'hôtellerie de plein air a connu une bonne année 2008, avec une hausse de 1,2% du nombre de nuitées (99 millions de nuitées entre mai et septembre).
Pour 2009, les prévisions sont encore assez incertaines, mais plutôt à la baisse. Le nombre de nuitées dans l'hébergement marchant est ainsi à la baisse en février, même si les stations de montagne - dopées depuis deux saisons par un très bon enneigement - sont stables ou en progression.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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