Tourisme - Un plan d'action pour dynamiser le tourisme dans les DOM
Les départements d'outre-mer sont très dépendants du tourisme, qui représente généralement leur première recette d'exportation. Le marasme engendré en 2006-2007 à La Réunion par l'épidémie de chikungunya a bien mis en évidence cette dépendance des économies locales. Or les perspectives en la matière, à court et moyen terme, ne cessent de se dégrader. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) vient ainsi de revoir une nouvelle fois à la baisse ses prévisions : de 6,6% en 2007, la croissance du nombre de touristes internationaux devrait tomber à 2% cette année et tourner autour de zéro en 2009.
Le gouvernement a donc choisi de prendre les devants à travers la mise en place d'un "plan d'action global pour dynamiser le tourisme outre-mer". Présenté le 21 novembre - à l'occasion des premières assises du tourisme outre-mer - par Hervé Novelli et Yves Jégo, chargés respectivement du tourisme et de l'outre-mer, ce plan comprend huit grands axes. Parmi ces derniers, on peut notamment relever la création, dans chaque DOM, d'un comité stratégique opérationnel associant le préfet de région, les collectivités territoriales et les professionnels. La formule devrait être étendue aux autres collectivités d'outre-mer. Autre création prévue : celle d'une nouvelle plate-forme de promotion et de commercialisation en ligne "voyageoutremer.com", qui devrait être opérationnelle en 2009. L'objectif est de pallier la faible présence des destinations ultramarines sur les grand sites de réservation en ligne. Le gouvernement s'est également engagé à aligner l'outre-mer sur la métropole en termes de délivrance des visas (ce qui devrait ramener les délais de délivrance de 15 à 3 jours) et - plus original - à mettre en place une procédure dérogatoire pour le mariage des étrangers en Polynésie française, afin de relancer le tourisme nuptial. En matière de recrutement, une nouvelle filière consacrée à la formation continue aux métiers du tourisme sera mise sur pied, en métropole, au sein de l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer (ANT), tandis que le service militaire adapté (SMA) développera lui aussi une filière touristique. Enfin le plan prévoit d'encourager les dessertes par les compagnies "low cost", "afin de faire jouer à plein la concurrence sur les destinations d'outre-mer, pour faire baisser les prix". Yves Jégo a toutefois pris soin de préciser que cette mesure "n'est pas dirigée contre les compagnies régulières". Cette dernière initiative laisse toutefois les professionnels sceptiques, dans la mesure où le modèle économique des "low cost" n'est pas adapté aux vols longs courriers et que les compagnies concernées sont elles-mêmes confrontées à des difficultés financières croissantes.
Le plan d'action rappelle également que le secteur du tourisme devrait bénéficier à plein des effets du projet de loi de développement économique pour l'outre-mer, qui doit être examiné par le Parlement au début de l'année 2009 et fait du tourisme l'un des secteurs prioritaires des futures zones franches d'activité.
Jean-Noël Escudié / PCA