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Antennes-relais - Vers une expérimentation de baisse d'émission des antennes-relais

François Brottes, le député-maire de Crolles (Isère), a réuni à nouveau, ce 1er mars, le comité opérationnel (Comop) issu du Grenelle des ondes. Après la mise en évidence des très faibles niveaux d'exposition aux ondes dans six communes pilotes, le groupe technique s'achemine vers une expérimentation de baisse d'émission des antennes-relais sur les points atypiques où les mesures dépassaient le seuil médian de 0,3 Volt par mètre. Tandis que le second groupe de travail, consacré au processus de concertation locale, devrait enfin communiquer sur ses travaux d'ici la fin du mois.

 Localtis : Où et quand allez-vous effectivement abaisser les émissions des antennes-relais ?

François Brottes : Je ne sais pas répondre à cette question. L'objectif de la mission c'est de voir s'il est possible de conjuguer sobriété des émissions et qualité de service des télécommunications mobiles. Depuis la publication des résultats des études virtuelles puis des mesures réelles sur le terrain, le groupe de travail technique s'est déjà réuni deux fois. Nous allons bien désormais vers une expérimentation de baisse de la puissance de certaines antennes sur les points atypiques mis en évidence à Grenoble (4,8 Volt par mètre, V/m mesurés) ou à Courbevoie (près de 16 V/m), par exemple. Je ne sais pas encore quand nous allons démarrer car je tire une charrue compliquée qui n'avance que millimètre par millimètre et uniquement quand il y a consensus entre les opérateurs, les collectivités, les associations...

Et le groupe des villes pilotes qui travaillent sur les nouveaux modes de concertation ?

Ce deuxième groupe n'a effectivement encore rien rendu public mais ça ne va pas tarder… Nous travaillons pour savoir comment rendre le processus plus transparent, plus rationnel. J'ai retenu un dispositif qui s'appuie sur le savoir faire des commissaires enquêteurs : ce sont ces bénévoles qui pilotent les enquêtes publiques pour les maires en écoutant toutes les parties prenantes, en veillant à ce que tous les points de vue s'expriment. Nous avons mis en évidence une vingtaine de points dont un tiers ne font pas encore consensus. Nous ne sommes pas encore tous d'accord sur la signification des mots que nous employons. Il y aurait d'abord une démarche plus ou moins formelle d'intention, puis de motivation, ensuite d'information et enfin une demande d'autorisation pour l'implantation des antennes relais.

Certaines villes, notamment les plus grandes, pensent que vous réinventez la roue...

Sur les douze villes pilotes retenues au démarrage, seules neuf participent encore au groupe de travail. Certaines d'entre elles ont été écartées car elles étaient engagées dans des procédures de contentieux en cours de jugement : il n'est pas possible d'être entre le marteau et l'enclume... Au-delà des problèmes de vocabulaire commun à mettre en place, nous avons eu aussi des difficultés de dynamique de groupe. Nous entrons désormais dans ce que j'appelle une valse à trois temps. Le premier temps a été celui de l'écoute de l'action de chaque commune. Le deuxième va permettre de réunir sur le terrain, sans forcément procéder de la même manière partout, puis d'échanger entre tous. Enfin, le troisième temps sera celui de la mise en place des expérimentations, encore à déterminer. Nous sommes dans un contexte national et nous cherchons à mettre au point une méthode qui aurait demain valeur d'exemple. Courant mars nous devrions pouvoir nous exprimer sur cet aspect.

Aboutirez-vous à cette boîte à outils attendue par les maires pour rassurer leurs administrés ?

Si j'ai éprouvé le besoin de faire un communiqué de presse à l'annonce des résultats du 8 février dernier, c'est parce que je ne voulais pas faire "du commentaire" mais m'en tenir uniquement à des faits incontestables - et d'ailleurs incontestés. Nous sommes dans un débat où il est de notre devoir de rationaliser pour pouvoir raisonner. Les opérateurs ont des contraintes de déploiement imposées par les exigences de couverture inscrites dans les licences octroyées par l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep). Les maires n'ont aujourd'hui que des contraintes d'urbanisme à exprimer. Dans le processus technique, après les mesures virtuelles puis sur le terrain, nous procéderons à l'abaissement de puissance de certaines antennes ou à une reconfiguration des réseaux. Sur ce point, je me dois d'être honnête en disant que les opérateurs s'y opposent. Mais je précise que nous sommes allés chercher les mesures dans les points les plus défavorables (concentration d'antennes, proximité...), nous allons donc commencer par les abaissements de seuils et nous verrons ensuite. Je veux souligner que cette démarche de mesures est exceptionnelle. Elle ne se fait nul part ailleurs dans le monde. Les Belges, les Suisses, les Italiens suivent d'ailleurs nos travaux avec intérêt.

 

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