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Web 2.0 - Une analyse des réseaux sociaux politiques en France

Comprendre comment les réseaux sociaux sont devenus de véritables outils d'organisation et de mobilisation politique : telle est l'objectif - ambitieux - de la nouvelle étude Useo. Le cabinet d'analyse et de conseil en organisation et nouvelles technologies a présenté, ce 9 juin à Paris : "Les réseaux sociaux des mouvements politiques (RSMP) au coeur d'une acculturation de nos démocraties modernes". La soixantaine de pages propose un décryptage en trois parties : l'historique du web politique "des prémices au 2.0", l'analyse proprement dite de sept RSMP en France et les conséquences sur les modes de gouvernance des politiques publiques.
Les années 2000 ont été celles d'un investissement progressif du politique dans le champ internet (blogs de campagne des élections régionales 2004, influence du web dans le "non" au référendum sur la Constitution européenne en 2005, structuration du web politique français en 2007...). Aujourd'hui les mouvements et les partis politiques sont présents de plusieurs manières sur internet : via Twitter, Facebook et aussi des réseaux sociaux que les mouvements ont eux-mêmes créés et qui sont ouverts à tous, militants du parti ou non.
"L'étude ne traite pas de l'usage de l'ensemble des médias sociaux par les forces politiques, notamment les pages Facebook et compte Twitter car ils sont utilisés en l'occurrence comme des fils d'information. L'étude ne traite pas non plus du rapport de force politique sur le web entre les mouvements. Elle décrypte l'usage d'internet à des fins organisationnelles au sein des mouvements politiques français", explique Useo.

Recréer l'engagement citoyen 

Les consultants distinguent les réseaux en fonction des usages développés sur une série de plateformes web. Cette grille met en avant trois types de réseaux sociaux politiques: les réseaux "d'influence" visant à promouvoir les idées et les actions de l'instance politique, les réseaux "de collaboration" facilitant la mise en relation des sympathisants et le débat pour renforcer la cohésion interne et les réseaux "de coordination" ayant vocation à faciliter l'organisation de la vie militante.
Pour chacun de ces types, Useo modélise trois usages : la valorisation de l'activité des membres, la mise en perspective des conversations et la diffusion d'information pour les usages "d'influence" ; les moyens de mise en relation des membres, la gestion des groupes d'intérêt et la mise à disposition d'espaces d'échange pour le type "collaboration" ; la gestion d'événements, de supports et la facilitation de l'action de terrain pour la "coordination". Résultats : peu de réseaux sociaux couvrent l'intégralité des axes étudiés. L'étude montre aussi que ces réseaux ont un très fort potentiel social, souvent plus élevé que celui des réseaux sociaux d'entreprise avec lesquels ils ont pourtant de nombreux points communs.
Enfin Useo montre comment ces réseaux permettent de fédérer et de mobiliser les citoyens et constituent une opportunité pour les institutions publiques d'engager la conversation avec les administrés et de recréer de l'engagement citoyen autour des politiques publiques. "C'est désormais la responsabilité des collectivités de trouver un mode de relation qui soit plus moderne sans singer celui des relations commerciale : un service public ne signifiant pas qu'un usager est un client. A elles de mettre en scène une relation qui donne une place dominante à l'intérêt collectif", concluent les experts d'Useo. Certaines collectivités sont déjà engagées dans cette voie d'une nouvelle gouvernance par le biais des réseaux sociaux, d'autres cherchent encore leur modèle de démocratie participative à l'ère numérique (voir nos articles ci-contre).

 

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