Société numérique - La visibilité reste le point noir des sites internet des mairies en Aquitaine
838 mairies (sur les 2.292 que compte l'Aquitaine) possèdent un site internet (soit une progression de 3% par rapport à 2009) tandis que 116 intercommunalités sur 182 sont présentes sur le web (6 créations de site depuis 2008). Ce sont les chiffres issus du diagnosTIC annuel d'Aquitaine Europe Communication (AEC), présenté le 8 novembre, pour la 10e année consécutive. Ils proviennent des résultats de ses enquêtes de mesure et d'analyse des technologies de l'information et de la communication dans la région. "Mairies et offices du tourisme ont encore du travail afin d'améliorer leur présence sur internet. Trop peu de communes et d'offices, possédant un site web, mettent en place une stratégie de référencement réelle et efficace", insiste l'agence régionale des TIC. "85% des sites web des communes ont été mis à jour dans l'année, mais 2/3 de ces web de communes sont difficilement repérables par les internautes ; 96% des offices de tourisme ont un site web, mais 49% de ces web d'offices de tourisme sont laborieusement trouvés par les internautes", détaille le président d'AEC, Marcel Desvergne. En outre, "les nouvelles formes de communication, comme les réseaux sociaux ou le marketing viral, sont encore faiblement utilisées par ces structures", relève le diagnostic 2010. Seul 1% des sites web des mairies propose de partager les contenus sur des réseaux sociaux. 4% mettent en évidence, dès leur page d'accueil, la présence officielle de la commune dans un ou plusieurs de ces médias sociaux (facebook, Twitter, notamment).
La mobilité numérique, une réalité
Les Aquitains utilisent de plus en plus internet en temps réel (6% possèdent un téléphone intelligent – ou smartphone - et même 12% chez les 15-29 ans), que ce soit dans la vie de tous les jours ou en vacances. La couverture en téléphonie mobile haut débit (3G) ne cesse de s'étendre en 2010. Avec 16% d'Aquitains mobinautes en 2010 (24% des 15-29 ans), la pratique d'internet via un téléphone mobile ou un ordinateur portable accompagné d'une clé 3G continue de se démocratiser. Ces internautes en situation mobile s'approprient la recherche à la fois d'informations de proximité (la géolocalisation atteint 31%) et – logiquement - d'informations sur les déplacements (32% consultent des sites relatifs aux transports). Les réseaux sociaux concernent plus d'un mobinaute sur trois (35%). "Soyons sincères : l'action publique n'y est pour rien. Le couplage du déploiement du réseau 3G et des smartphones a fait cette réalité, qui va devenir massive, j'en suis convaincu, dès les prochains mois. Voilà donc bien une autre façon d'aménager le territoire : fabriquons des services pour mobiles qui seront accessibles de partout", commente le président de la région Aquitaine, Alain Rousset.
La fracture du très haut débit, annoncée
En dix ans, les Aquitains sont désormais devenus "numériques" grâce à la présence croissante des outils dans les foyers (67% des Aquitains sont internautes). Le portrait de l'internaute Aquitain a évolué : plus féminin, plus âgé, appartenant de plus en plus aux classes moyennes. La décennie a été marquée en Aquitaine (comme ailleurs en France) par une démocratisation de l'accès aux outils numériques. En 2010, près de 7 foyers sur 10 possèdent un micro-ordinateur alors qu'ils n'étaient que 4 sur 10 dix ans auparavant (soit une hausse annuelle moyenne de près de 6%). Mais c'est surtout la connexion internet qui a explosé durant les dix dernières années. Alors qu'il y a 10 ans, à peu près 2 foyers aquitains sur 10 étaient connectés à internet, aujourd'hui ils sont 6 sur 10. Enfin, la connexion internet à haut débit, à 2% en 2001, concerne la quasi totalité des connectés à internet en 2010 (55% des ménages). "Ces résultats sont toutefois en deçà des prévisions que nous avions établies en 2007 : nous avions prévu un taux d'équipement en micro-ordinateur de 77% en 2010, il n'est que de 69%, nous avions tablé sur 65% de foyers connectés à internet, ils ne sont que 60% et 58% de foyers connectés à internet haut débit, ils sont 55%", commente AEC. "Des fractures cohabitent avec des réussites : 63% du territoire aquitain est couvert en téléphonie mobile 3G, mais seulement 6% du territoire bénéficie d'une offre ADSL à 8 Mbits/s !", conclut Marcel Desvergne.
Luc Derriano / EVS
