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Economie et TIC - De la difficulté de sensibiliser les artisans aux atouts d'internet : l'exemple de l'Aquitaine

L'agence Aquitaine Europe Communication (AEC) et la chambre régionale des métiers viennent de publier les résultats de la première enquête menée sur l'artisanat et les technologies numériques sur leur territoire.
Si le taux d'équipement des entreprises atteint seulement 50%, il monte globalement à 73,5% étant donné qu'un quart des artisans n'équipent pas leur entreprise puisqu'ils utilisent leur ordinateur personnel à des fins professionnelles. 88% des entreprises équipées sont connectées à internet. Ce taux grimpe même à 93,2% lorsque l'on tient compte des artisans utilisant leur ordinateur privé à titre professionnel. Mais près de 50% des non équipés en informatique déclarent qu'ils ne s'équiperont jamais par manque de temps ou crainte dans la sécurité liée à la dématérialisation. Pourtant, l'établissement de devis, l'affacturage et la constitution d'un fichier clients sont dorénavant informatisés pour plus de six artisans sur dix. Les tâches plus complexes, qui peuvent nécessiter l'installation de logiciels métiers, sont, en revanche, beaucoup moins informatisées (suivis de stocks et de production) ou tout simplement externalisées (comptabilité et paie). Le même constat peut être appliqué aux usages d'internet, principalement orientés vers les outils les plus simples : la communication (pour 34,1%) et la recherche d'informations (25%). Seuls 24,4% des artisans connectés ont un site internet (30% si on intègre la présence sur des sites partagés). A peine 57,8% disent être présents sur les pages jaunes électroniques (10% avouent ne pas être au courant). Si 73,5% des artisans considèrent cependant le web comme indispensable ou comme un plus indéniable, peu d'entre eux semblent donc avoir pris conscience de l'importance d'être visible en ligne : le réseau des réseaux n'est pas envisagé comme un outil de prospection de nouveaux clients (5,7%), ni même de conquête de nouveaux marchés (4,5%).

La dématérialisation des échanges devra être accompagnée

Seul un tiers des artisans utilisant internet professionnellement échangent électroniquement avec leurs fournisseurs, contre la moitié avec leurs clients. Le téléphone et le déplacement sur les lieux restant les deux moyens de communication privilégiés. Les démarches administratives dématérialisées sont logiquement encore peu développées (6,8%). Les déclarations administratives représentent à peine 1,5% des consultations web quotidiennes, loin derrière l'e-mail (44%), la recherche d'information (30%) ou les opérations bancaires (23%). Autre enseignement, des disparités géographiques notables apparaissent : le département des Landes, avec des taux supérieurs à la moyenne régionale, présente le profil d'un artisanat mieux ancré dans l'ère du numérique. A l'inverse, la Dordogne cumule des retards tant en matière d'équipement informatique que de connexion. "Une campagne d'information associée à des formations ciblées (notamment en Dordogne) pourrait être proposée, par les chambres de métiers et de l'artisanat, afin de développer les pratiques liées aux déclarations administratives et aux appels d'offres", conclut l'étude. Nul doute que les collectivités locales auront un rôle à y jouer. Dans le cadre du diagnostic de l'Aquitaine Numérique, la présente étude fait suite à celles publiées précédemment sur la pénétration des technologies numériques au sein des PME, d'une part, et des TPE, d'autre part.

 

Luc Derriano / EVS

 

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