Prévention des risques - Un bilan des actions menées par l'Etat après la tempête Xynthia
Alors que se déroule aux Sables-d'Olonne jusqu'au 17 octobre prochain le procès de l'ancien maire de La Faute-sur-Mer et de quatre autres prévenus poursuivis pour homicides involontaires après la tempête Xynthia qui a coûté la vie à 29 personnes le 28 février 2010 dans cette commune de Vendée, le ministère de l'Ecologie a mis en ligne un document récapitulant les actions mises en œuvre par l'Etat à la suite de cette catastrophe. Pour répondre à l'urgence et augmenter la sécurité des populations dans les zones inondables, le plan national Submersions rapides (PSR) prévoit 80 actions opérationnelles à mener d'ici 2016. Doté par l'Etat d'une enveloppe de subventions de 500 millions d'euros auxquels s'ajoutent les financements des collectivités territoriales, ce plan s'articule autour de quatre axes : maîtrise de l'urbanisation et adaptation du bâti existant ; amélioration de la connaissance des aléas et des systèmes de surveillance ou de prévision, de vigilance et d'alerte ; fiabilité des ouvrages et des systèmes de protection - il doit permettre le renforcement de 1.200 kilomètres de digues ; amélioration de la résilience des populations.
17 actions déjà réalisées
Parmi les 17 actions déjà réalisées, le ministère cite l'intégration des axes d'évacuation dans les plans communaux de sauvegarde (PCS), le référentiel technique de la construction en zone inondable et la mise en place par Météo France du volet "Vagues-Submersions marines" de la vigilance météorologique et du service d'avertissement sur les pluies intenses (Apic) à l'échelle des communes. Opérationnel depuis début décembre 2011, celui-ci est fondé sur l'observation en temps réel des pluies grâce aux radars et aux pluviomètres au sol. En juin 2014, plus de 4.270 communes étaient abonnées à ce service que les maires peuvent intégrer dans leurs PCS. Autre avancée récente : l'extension du dispositif de vigilance "crues" qui permet la surveillance du réseau hydrographique métropolitain sur plus de 21.700 kilomètres de cours d'eau aujourd'hui, en particulier vers les zones amont ou les secteurs aval sous influence marine.
Dynamique nouvelle
Pour le ministère, les actions du plan déjà mises en œuvre "ont suscité une dynamique nouvelle qui a notamment conduit de nombreuses collectivités à porter des programmes d'action de prévention des inondations (Papi)". 95 de ces Papi sont labellisés à ce jour pour un total d'1 milliard d'euros dont 400 millions d'euros d'aide de l'Etat. Ils prévoient notamment le renforcement de 402 km de digues. En Charente-Maritime et en Vendée, 21 programmes d'action et projets d'endiguement (projets de renforcement des digues dits PSR) ont été élaborés et couvrent l'intégralité des territoires les plus durement touchés par la tempête Xynthia pour un investissement total de 238 millions d'euros dont 86 millions d'euros proviennent de l'Etat.
Le ministère fournit par ailleurs pour ces deux départements un bilan des acquisitions de biens menacés par les submersions marines à la suite de Xynthia. Sur 1.667 biens concernés, 1.167 propositions ont été acceptées et 1.162 acquisitions effectuées. Pour les biens non acquis par voie amiable, des procédures d'expropriation sont engagées.
Le ministère rappelle enfin dans ce bilan des actions de l'après-Xynthia les grandes lignes de la stratégie nationale de gestion des risques d'inondation présentée le 10 juillet dernier par Ségolène Royal (lire ci-contre notre article du 11 juillet 2014).