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Mobilité - Toujours plus d'aménagements cyclables dans les villes

Le Club des villes et territoires cyclables vient de publier la synthèse de son enquête sur les politiques en faveur des cyclistes et des piétons dans les villes françaises en 2010-2011. Réalisée avec le soutien de la direction générale des Infrastructures des transports et de la mer (DGITM) du ministère de l’Ecologie et de la Coordination interministérielle pour le développement de l’usage du vélo, cette enquête, appelée à être reconduite chaque année, ne prétend pas dresser un palmarès des villes et agglomérations les plus favorables au vélo. Quatre ans après l'étude qu'elle avait menée avec la Fédération française des usagers de la bicyclette, elle entend cette fois-ci établir, à mi-mandat municipal, un état des lieux des politiques locales vélo et marche et dégager des perspectives pour les trois années à venir.
Parmi les tendances lourdes observées, l'étude montre une forte progression (+67% par rapport à 2007) du linéaire d'aménagements cyclables. Si les collectivités utilisent la plupart du temps tous les outils à leur disposition pour rendre la voirie hospitalière pour les cyclistes et les piétons, la zone 30 est la grande gagnante en 2010, souligne l'étude. Introduite dans le Code de la route en 1990, elle a pris son véritable essor depuis 2008 et certaines villes en ont fait un instrument privilégié. Avec 96% de sa voirie aménagée, Lorient est ainsi l'une des plus avancées en termes de généralisation des zones 30, mais Strasbourg et Tours se sont également fortement engagées dans cette direction.
La progression la plus marquée dans cette enquête concerne les double-sens cyclables (+413% depuis 2007). Pour les auteurs de l'enquête, cette hausse est due au décret de juillet 2008, dit "premier décret du Code de la rue", qui dispose que les rues à sens unique dans les zones apaisées – zones 30 et zones de rencontre – doivent être à double sens pour les cyclistes, sauf avis contraire de l’autorité en charge des pouvoirs de police - en général le maire. 72% des collectivités interrogées (contre 30% en 2007) les ont instaurés. Paris, par exemple, est passé de 7 km de double sens en 2007 à 214 en 2010.

Une "marge de progression importante"

Par contre, l'étude note qu'il reste encore une "marge de progression importante" pour assurer le stationnement des vélos en tous points de la chaîne de déplacement. En 2010, la solution "arceaux" constitue toujours l’offre de stationnement vélo numéro un. Les autres offres restent marginales sauf dans les grandes collectivités : on a ainsi 26 places de stationnement pour vélos pour 1.000 habitants dans les villes et agglomérations de plus de 100.000 habitants, contre 14 dans les collectivités de 100.000 à 250.000 et de 50.000 à 100.000 habitants.
Les systèmes de location, de prêt et de vélo en libre-service (VLS) sont en constant développement, montre encore l'enquête : plus de la moitié des collectivités répondantes ont au moins un service de location ou VLS. Autre constat : les villes et agglomérations poursuivent leur politique de modération de la place et de la vitesse automobiles en recourant aux différents outils de la "ville apaisée" : réduction du nombre de files, suppression des carrefours à feux, sens uniques remis à double sens…
Les collectivités ont aussi tendance à renforcer leurs compétences internes en matière de politique cyclable. Plus de la moitié des villes et des intercommunalités interrogées disposent aujourd'hui d'un chargé de mission vélo. Mais les observatoires locaux des politiques cyclables ou modes actifs restent rares. Pour le Club des villes et territoires cyclables, il est important d'aider leur développement "afin de mettre en place des outils d’évaluation pour mesurer les impacts d’une politique de mixité des modes de déplacements et donc de mobilité durable".