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Déplacements - Les élus des villes cyclables proposent dix mesures pour développer le vélo

Avant la présentation du plan national vélo par le gouvernement le 26 janvier prochain, le Club des villes et territoires cyclables a arrêté dix mesures-phares pour développer le vélo comme alternative à la voiture individuelle.

Le 10 janvier, le Club des villes et territoires cyclables a présenté dix mesures-phares pour développer le vélo en France. "On attend ce plan national vélo avec un certain optimisme, même si on a été peu concerté [sic] durant son élaboration. En  termes d'action sur le terrain, les élus locaux n’ont pas attendu un tel plan : 90% des initiatives dans le domaine relève du volontarisme des collectivités", a déclaré Jean-Marie Darmian, président du club et maire de Créon (Gironde). Pour cette association forte de 215 collectivités adhérentes, "la confirmation du poste de coordinateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo, le renforcement de sa mission et surtout la création d’une structure de mission à ses côtés pour piloter la mise en oeuvre de mesures adaptées" sont  des préalables nécessaires à un plan d'action efficace.
Il milite par ailleurs pour une relance de la démarche "Code de la rue", qui n’a pas beaucoup progressé depuis l’introduction il y a quatre ans de certaines mesures réglementaires. En zone périurbaine par exemple, où l’étalement de l’habitat pose des problèmes tout particulièrement aigus de morcellement des axes cyclables, "il convient de remédier à ces effets de coupures et au caractère inhospitalier de la voirie", précise le club. Quant aux voies vertes, elles gagnent du terrain - la Vélodyssée de 1.200 km qui reliera Roscoff et Hendaye est ainsi attendue pour l'été prochain – mais mieux jalonner et harmoniser ces itinéraires reste indispensable. "De manière générale, miser sur des aménagements vélo ne revient pas si cher et ce moyen de transport est un formidable remède anti crise, sain et populaire". Dans certaines villes comme Lorient (où 96% des voies sont aménagées pour les cycles) ou Strasbourg (35%), le vélo se taille la part du lion. Selon une enquête que l'association vient de réaliser avec l'appui du ministère de l'Ecologie, les linéaires d'aménagements cyclables ont nettement progressé ces cinq dernières années (+67% de linéaires dans les 43 collectivités sondées). "On note d'autres progressions : les double-sens cyclables se sont imposés comme un outil majeur et il y a de plus en plus de chargés de mission vélo au sein des collectivités." Pour autant, l'association déplore l'absence de mesures de l'Etat en faveur d'une mobilité douce. "Même le Grenelle a fait l'impasse sur le vélo", pointe-t-elle.
Autre proposition martelée par l’association : permettre aux entreprises qui mettent des vélos à disposition de leurs employés (sous forme de prêts ou d’options d’achat) de bénéficier d'une exonération fiscale. "Cela ferait d’une pierre deux coups en soutenant l’industrie du vélo, la filière de fabrication française en a bien besoin", complète Jean-Marie Darmian. Des campagnes nationales de communication font aussi défaut dans le secteur : le club propose d’en axer au moins deux sur le thème de la santé à vélo et du vélo citoyen. Enfin, pour renforcer les initiatives de type vélo-écoles, qui sont portées à bout de bras par les collectivités locales, des financements manquent. "Toutes ces mesures sont urgentes. Nous les avons transmises à l’ensemble des parlementaires et des candidats à la présidentielle", conclut-on au club.