Ressources humaines - Territoriale : ça manque de jeunes !
Alors que les chiffres du chômage des moins de 25 ans sont toujours aussi élevés, que les politiques multiplient les discours en faveur de l'apprentissage, une étude du Centre national de la fonction publique territoriale tente de répondre à deux questions : où sont les jeunes dans la territoriale ? Parmi eux, combien sont apprentis ?
Animateur de loisirs, jardinier, agent d'entretien
L'étude s'ouvre sur un paradoxe : les lycéens et étudiants prennent d'assaut les stands de la fonction publique territoriale de tous les salons de l'emploi public. Pourtant, sur 100 jeunes de 15 à 24 ans en emploi, seuls 3 travaillent dans la fonction publique territoriale. Les moins de 30 ans ne représentent que 10% des effectifs permanents des collectivités. Sans surprise, de nombreux jeunes entrent dans la vie active par des contrats à durée déterminée (voir notre article ci-contre du 2 septembre 2010). Aors qu'en moyenne 10% des agents sont non-titulaires, cette proportion monte à 50 % chez les moins de 25 ans et 15% chez les 25-29 ans. Les principaux métiers exercés par les 15-29 ans sont agent de gestion administrative, animateur de loisirs, animateur éducatif, aide à domicile, agent d'entretien, aide à domicile, agent d'entretien polyvalent et jardinier.
Sur 1.000 agents territoriaux, seulement 4 sont apprentis
"L'apprentissage reste marginal dans la Fonction publique, et notamment dans la fonction publique territoriale : les apprentis ne représentent que 0.45% des effectifs territoriaux, soit un peu plus de 8.600 apprentis fin 2008." Certes, ce nombre a fortement augmenté depuis 2003 : ils n'étaient alors que 5.000. Mais la proportion demeure encore très faible. En 2008, on recense près de 300.000 nouveaux contrats d'apprentissage dans le secteur privé pour seulement 7.000 dans le public. Ce désamour entre la sphère publique et l'apprentissage s'explique notamment par des procédures administratives jusqu'à présent plus lourdes, par exemple en matière d'agrément du maître d'apprentissage. Mais cet obstacle a été levé par le titre IV de la loi du 24 novembre 2009 relative à l'orientation et à la formation tout au long de la vie. Cette loi a supprimé l'agrément préfectoral pour les personnes morales de droit public. Autre obstacle : le coût. Les administrations publiques n'étant pas assujetties à la taxe d'apprentissage, elles doivent prendre en charge le coût des formations... Là, encore, l'espoir est au bout du chemin : de nombreux conseils régionaux prennent en charge tout ou partie des frais pédagogiques.
Reste tout de même un obstacle de taille : l'impossibilité pour le service qui a formé le jeune de l'employer une fois son diplôme en poche. 73% des apprentis travaillent dans des organismes communaux (communes, centres communaux d'action sociale (CCAS) ou caisse des écoles), mais ce pourcentage a tendance à baisser au profit des conseils généraux et des structures intercommunales.
Les apprentis de moins en moins jeunes, de plus en plus formés
Autre enseignement de l'étude : le vieillissement des apprentis. La part des moins de 18 ans parmi les nouveaux apprentis est passée de 40 à 33% entre 2003 et 2008. A l'inverse, celle des plus de 21 ans frôle désormais les 20%. La moitié des nouveaux contrats d'apprentissage signés se concentre dans 4 régions : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais et le Centre. Enfin, l'étude pointe une évolution dans les diplômes préparés : si les apprentis ayant un niveau égal ou inférieur au CAP et au BEP représentent toujours autour des deux tiers des nouveaux apprentis, la part des diplômes de niveau bac ou supérieur au bac augmente peu à peu. Services aux personnes, travail social et animation sont, avec les métiers des espaces verts, les domaines dans lesquels sont signés le plus de contrats ces dernières années.