Commerce - Sylvia Pinel et Martine Pinville lancent une mission pour la revitalisation des centres-ville
La ministre du Logement, de l'Egalité des territoires et de la Ruralité, Sylvia Pinel, et la secrétaire d'Etat au Commerce, Martine Pinville, ont annoncé, le 5 février, le lancement une mission pour "revitaliser les commerces en centre-ville". Cette mission a été confiée à l'Inspection générale des finances et au Conseil général de l'environnement et du développement durable. Leur rapport devra être remis avant le 1er juin 2016.
Dans leur lettre de mission datée du 4 février, les ministres insistent sur les difficultés rencontrées par les petites communes rurales et les villes moyennes "confrontées à la désindustrialisation, au départ de certains services publics et à la paupérisation d'une partie de leur population". "Seuls les centres des plus grandes villes semblent épargnés par ce phénomène, même si le prix du foncier y constitue souvent un frein à la diversité commerciale", précisent-elles dans le droit fil des analyses de Procos, la fédération du commerce spécialisée qui alerte depuis des années sur la progression de la vacance commerciale dans les centres-ville.
De nombreuses causes
Le lancement de cette mission avait déjà été annoncé par Sylvia Pinel, le 12 novembre dernier, dans le cadre d'un plan d'action plus général sur le périurbain.
La mission devra tout d'abord "identifier les causes de ce mouvement de dévitalisation commerciale". Parmi les nombreuses causes bien connues, les ministres listent notamment la croissance du commerce en périphérie (plus compétitifs et plus accessibles), la financiarisation du commerce, la croissance des mètres carrés commerciaux (suroffre et concurrence exacerbée), la concurrence entre territoires, le déclin démographique, la baisse de revenus des habitants ou encore la vétusté de l'habitat...
Par ailleurs, le rapport reposera sur une analyse comparative avec le Benelux, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. La mission devra ensuite identifier les outils disponibles pour lutter contre ce phénomène avant de proposer des solutions. Elle s'appuiera également sur les travaux déjà entamés avec le programme de revitalisation de 54 centres-bourg de moins de 10.000 habitants, auquel est venu s'ajouter une enveloppe de 300 millions d'euros (prise sur le nouveau fonds de soutien à l'investissement local d'un milliard d'euros) pour la revitalisation des centres de villes de moins de 50.000 habitants.
Les deux ministres rappellent par ailleurs la création d'un "contrat de revitalisation artisanale et commerciale" par la loi du 18 juin 2014 qui "apporte une première réponse à la revitalisation commerciale des centres-ville".