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Environnement / Risques - Sécurité nucléaire : les commissions locales d'information réclament plus de transparence

Quatre ans tout juste après la catastrophe de Fukushima, l'Association nationale des comités et commissions locales d'information (Anccli) alerte à nouveau sur le manque de préparation de la population au risque d'accident nucléaire. Alors qu'elles sont garantes de l'information du grand public sur les activités nucléaires, l'Anccli et les commissions locales d'information (CLI) regrettent de ne pas être suffisamment informées des questions de sécurité nucléaire. Les récentes affaires de survol de centrales nucléaires par des drones en offrent une illustration, pointe l'Anccli dans un communiqué. Son président, Jean-Claude Delalonde, avait d'ailleurs écrit le 7 novembre dernier au ministre de l'Intérieur pour déplorer "le flou entourant [ce] dossier et le manque d'information de la part des services concernés de l'Etat sur ces événements très anxiogènes". L'Anccli proposait en substance que "les dispositifs de vigilance, de détection et de protection soient harmonisés, éventuellement revus et dans certains cas renforcés et que le sujet des agressions extérieures soit traité comme un sujet majeur avec le plus de transparence et de communication possible".
L'association estime par ailleurs que la mise en œuvre des exercices de crise nucléaire et des plans particuliers d'intervention (PPI) souffre aussi d'un manque d'information. Ainsi, lors des exercices d'évacuation grandeur nature, la population est trop rarement sollicitée, donc peu mobilisée, et les CLI sont trop peu associées par les autorités préfectorales, regrette-t-elle, comme l'a encore montré l'exercice de crise nucléaire mené autour de la centrale de Gravelines (Nord) le 10 février. Outre le fait que la CLI n'en a été informée que très tardivement et n'y a pas été associée, l'exercice n'a pas permis la mise en situation de la population, juge l'Anccli.
Selon elle, il faut à la fois "développer la culture du risque et l'expertise citoyenne" et renforcer la coordination des questions de sécurité et de sûreté nucléaires. En tant que "principale source d'information des populations riveraines sur les installations nucléaires à travers les 37 commissions locales d'information", l'Anccli souhaiterait "être tenue informée des risques en matière de sécurité nucléaire et, notamment, en cas de malveillance". Dans le cadre de la proposition de loi du député UMP sur le renforcement de la protection des installations civiles abritant des matières nucléaires, adoptée en première lecture par l'Assemblée nationale le 5 février, elle a rédigé un amendement pour qu'il soit prévu d'informer explicitement les CLI dans le domaine de la protection contre les actes de malveillance à deux niveaux : lors de tentatives avérées d'intrusion, l'exploitant doit informer la CLI rattachée à l'installation nucléaire visée ; les CLI doivent aussi pouvoir saisir l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et les ministres compétents sur toutes les questions relatives à la sûreté nucléaire et à la radioprotection ainsi qu'à la protection contre la malveillance. Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat. Quant au projet de loi relatif à la transition énergétique, il prévoit aussi un renforcement du rôle des CLI.

 

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