Environnement - Nucléaire : les plans d'urgence sont "inopérants", selon des élus de la Manche
Plusieurs élus locaux de la Manche ont déploré le 17 octobre que les plans d'urgence prévus pour la population en cas d'accident nucléaire soient "inopérants", en raison de problèmes de réception TV, dans ce département qui concentre le plus de sites nucléaires en France. "Il faut dire clairement aux gens que (les consignes de sécurité en cas d'accident nucléaire : se confiner chez soi et écouter télévision et radio, ndlr) c'est absolument inopérant. On ne progressera que si on arrête de payer tous nos redevances", a pesté Patrick Fauchon le maire PS de Flamanville, où tourne une centrale, rejoint par plusieurs autres élus. L'élu s'exprimait lors de la commission locale d'information (CLI) qui rassemble industriels, élus, écologistes, du site de Flamanville, à Les Pieux (Manche). La zone de Beaumont-Hague, à une vingtaine de kilomètres de Flamanville, et où se trouve une usine Areva, qui concentre le plus de matière radioactive en Europe, est tout autant concernée, selon les élus.
Ces derniers ont alerté plusieurs ministres mais "la situation est toujours la même depuis presqu'un an et demi : la réception TV n'est pas opérationnelle", a ajouté Patrick Fauchon. Selon des élus de la Hague, les 25.000 personnes vivant dans les cantons de Flamanville et de la Hague ont des problèmes permanents ou intermittents de réception télé. Le problème est dû à une surpuissance des émetteurs anglais, selon le conseil général. Les premières difficultés sont apparues lorsque la Normandie est passée à la télévision numérique. La seule solution proposée est un remboursement partiel d'une antenne-satellite. "On ne peut pas accepter cette réponse", a lancé Odile Thominet maire UMP de Surtainville, à 11 km de Flamanville, rappelant que lors de l'épisode neigeux de mars elle s'était retrouvée coupée du monde car même sa radio ne captait pas.
La CLI a par ailleurs voté à l'unanimité une motion pour "l'implantation de bornes de mesures de doses" de radioactivité sur les communes proches des sites nucléaires et accessibles à tous. La CLI espère impulser la même démarche pour les 602 communes du département.