Sancoins transforme l'ancienne école en habitat social écologique (18)
Les élus de Sancoins redoutaient la démolition de l’école communale, qui aurait abouti à la création d’un parking inutile, au regard du nombre de places existantes sur la commune. Grâce à un partenariat avec la Foncière Chenelet, ce site patrimonial connaît une nouvelle jeunesse. L’ancien préau a été conservé et sert d’abri pour les véhicules et la cour de récréation accueille aujourd'hui un jardin partagé entre les locataires de cet ensemble social, en plein cœur de la petite ville du Cher.
Au cœur de Sancoins, le portail de l'ancienne école communale a cédé la place à l'entrée d'un petit ensemble de 13 logements sociaux, ouverts à la location en mai 2021. Onze appartements T2 et deux T3. « Nous voulions des T2 pour répondre à un besoin de logements à faibles loyers pour des personnes âgées à faibles ressources et souvent seules, essentiellement des femmes », explique le maire Pierre Guiblin. Un quatorzième logement, annexe, a même été pensé pour permettre de loger les familles venant rendre visite à leurs parents.
La mairie n'est plus propriétaire des murs. Elle les a cédés pour l'euro symbolique à la Foncière Chenelet. Ce bailleur social, agréé maitrise d'ouvrage d'insertion, a porté le projet. « Quand nous sommes allés les voir, et visiter leurs réalisations, nous avons été séduits par leur démarche à la fois sociale, sociétale et environnementale », explique l'élu. C'était en 2017. Auparavant, la commune avait travaillé sur différents projets, mais elle butait sur le financement. « Le CAUE notamment nous avait fait un plan de réhabilitation pour accueillir des associations, mais l'investissement était trop élevé pour nous », évoque le maire. Comme souvent dans ce genre de projet, une personne a été le déclic. En l'occurrence le responsable de Soliha, à qui le maire avait fait part de ses réflexions, et qui l'a mis en relation avec la Foncière.
L'esprit communal préservé
L'école désaffectée depuis près de dix ans a subi « une vraie transformation » selon le maire, plutôt content du résultat. Et surtout ravi d'avoir évité que l’école ne soit rasée. La façade ouverte sur la rue a été conservée. Tout le reste a été reconstruit. La cour de récréation est aujourd'hui un jardin commun partagé. Avec quelques places de parking.
Les travaux ont duré de 2019 à avril 2021. « Dans une démarche intéressante de recyclage d'un maximum de matériaux et de haut de gamme thermique » explique le premier adjoint, Louis Dumarest. Le nouveau bâtiment compte ainsi des triples vitrages aux fenêtres ; le recyclage de l'eau s'écoulant de la toiture ; une chaudière générale alimentée par des granulés. Enfin, un ascenseur extérieur a été installé pour accéder au premier étage. Résultat, les charges des locataires sont « très faibles », pour des loyers également très accessibles (PLAI), de l'ordre de 224 euros pour un T2 et 277 euros pour un T3.
La commune a été associée du début à la fin du projet. Les réunions de chantier se déroulant même dans ses locaux. Mais c'est bien « la Foncière qui a tout géré, avec leur architecte, et en partenariat avec les Bâtiments de France car le site est au cœur d'un périmètre protégé ». Les élus ont toutefois toujours pu avoir voix au chapitre, jusque dans l'attribution des logements.
Une vie sociale animée
Le Relais 18, une agence immobilière à vocation sociale, est en charge de la gestion quotidienne des locations. Une animatrice se charge d'organiser la vie entre les résidents, dans la pièce commune prévue pour des animations, des réunions, des pauses-café, etc. La municipalité a « une pile de projets » encore dans ses cartons. « Mais pas les moyens pour les réaliser… », déplore le maire. Il compte donc beaucoup sur le dispositif Petite ville de demain pour pouvoir les développer. Sancoins est l'une des 17 communes du Cher à avoir été retenue. « Nous avons besoin d'attirer du public, des cyclotouristes, de revitaliser le centre bourg », explique l'élu. Une urgence aussi, pour enrayer le déclin continu de la population.
Un budget total de 3,348 millions d'euros
La Foncière Chenelet, le maitre d'ouvrage, a investi 1,480 millions dans ce projet. Il a su trouver un certain nombre de soutiens pour boucler le montage de l'opération, se tournant notamment vers les caisses de protection sociale, l'État et l'Agence nationale de l’habitat (Anah) pour près d'1,5 million. La région apporte 150 000 euros, les caisses de retraite et de protection sociale (Agirc Arco, Malakoff Humanis) 100 000 euros. La Carsat contribue à hauteur de 100 000 euros et la Caisse des Dépôts ajoute pour sa part 210 000 euros.
Commune de Sancoins
Nombre d'habitants :
Pierre Guiblin
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