Le logement social revitalise le cœur de Saint-Pargoire (34)

Petite commune de l’Hérault située à une quarantaine de kilomètres de Montpellier, Saint-Pargoire a pris le pari d’envisager le logement social comme vecteur de revitalisation de son centre-bourg. Peuplée de moins de 2 500 habitants, la ville n’est certes pas soumise à l‘article 55 de la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), qui impose aux communes de se doter d’un certain nombre de logements sociaux. « Il n’empêche, nous avions un certain retard en la matière », explique le maire de la commune, Jean-Luc Darmanin, mettant en avant les potentialités du logement social, qui « permet de ramener de la vie en centre bourg », et répond à la demande locative d’une frange de la population, celle aux revenus les plus faibles.

Pour mener à bien ce projet, la commune a misé sur le partenariat. Saint-Pargoire, et la communauté de communes Vallée de l’Hérault, dont la ville est membre, ont ainsi saisi l’Établissement public foncier (EPF) d’Occitanie, qui, via sa mission de portage foncier, accompagne des collectivités dans la réalisation de leurs projets d’aménagement. Une convention tripartite opérationnelle « centre bourg » a été signée, permettant à l’EPF Occitanie d’acquérir, en 2016, pour 200 000 euros, trois parcelles bâties, localisées de part et d’autre de la Circulade, la voie périphérique enserrant le centre ancien de la commune. Le projet de la commune s’inscrit dans une dynamique globale de requalification du centre, qui vise notamment à favoriser l’accès piéton vers le centre ancien.

Une fois, le permis de construire obtenu, en mars 2017, l’essentiel du foncier a été cédé, en mars 2019, au bailleur social FDI Habitat, qui avait déjà réalisé des opérations sur la communauté de communes.

Patrimoine architectural préservé

Le projet a été affiné, « travaillé de concert par la commune, la communauté de communes, l’EPF Occitanie et FDI Habitat », explique Antonin Coste, directeur maîtrise d’ouvrage chez FDI Habitat. Il s’est traduit par la construction de 15 logements sociaux : 9 dans un bâtiment ancien réhabilité (Marsanne 1) situé dans l’enceinte de la Circulade, et 6 autres dans deux bâtiments neufs (Marsanne 2), construits à proximité immédiate.

Le montage financier du projet – qui a mobilisé sept acteurs différents - bouclé, grâce à l’ingénierie financière de FDI Habitat et de l'EPF Occitanie, les travaux ont pu démarrer, en juin 2019. Ils se sont achevés en septembre 2020 pour Marsanne 1, et en février 2021 pour Marsanne 2.

Au cœur de la commune, Marsanne 1 accueille désormais neuf logements sociaux (sept T2 et deux T3) en cœur de ville, au sein d’un bâtiment rénové, sans modification des façades, restaurées et nettoyées. Les éléments architecturaux majeurs du bâti, type escalier ornemental, ont également été préservés. Juste en face, après démolition d’une grange, Marsanne 2 abrite six autres logements (des T3), dans deux bâtiments mitoyens composés chacun de trois niveaux, dont un rez-de-chaussée construit sur pilotis, aménagé côté rue pour le stationnement des véhicules et côté arrière pour la circulation des piétons.

Jeunes foyers

Construite en maçonnerie traditionnelle enduite, Marsanne 2 est labellisée NF HABITAT, norme garante de qualité notamment en matière de cadre de vie (fonctionnalité des lieux, qualité de l’eau et de l’air…), de respect de l’environnement (performance énergétique, réduction des consommations d’eau) et de performance économique (optimisation des charges et des coûts pour le locataire, coût d’entretien maîtrisé).

À Marsanne 1, les loyers mensuels hors charges des T2 en prêt locatif à usage social (PLUS) sont de 251,24 €, ceux des T2 en prêt locatif aidé d’intégration (PLAI) de 237,60 €, et ceux des T3 en PLUS de 399,70 €. À Marsanne 2, ils sont de 374,25 € pour les T3 en PLUS et de 337,60 € pour les T3 en PLAI. « Et tous les logements sont occupés, notamment par des jeunes foyers », souligne Jean-Luc Darmanin.Mêlant de la réhabilitation lourde et de la construction neuve, et permettant ainsi d’équilibrer les coûts, l’opération menée à Saint-Pargoire a de quoi inspirer les petites communes engagées dans une réflexion de revitalisation de leurs centres anciens. « FDI Habitat travaille d’ailleurs dans cette direction avec différentes communes de la communauté de communes Vallée de l’Hérault », indique Antonin Coste.