Craponne-sur-Arzon : la médiathèque, moteur de revitalisation (43)

Afin d’engager la revitalisation de son centre-bourg, la commune de Craponne-sur-Arzon a choisi de réhabiliter un bâtiment communal classé pour y implanter sa médiathèque. Un chantier d’ampleur, levier d’impulsion d’une nouvelle dynamique urbaine.

Commune de Haute-Loire de près de 2 000 habitants, Craponne-sur-Arzon est un bourg plutôt dynamique, ne serait-ce qu’en raison du relatif éloignement des agglomérations du Puy-en-Velay et de Saint-Etienne. « Mais le dynamisme était localisé sur les périphéries de la commune, alors que le cœur de bourg historique concentre les difficultés – habitat très dégradé, taux de vacance important, et absence d’activités ou de commerces moteurs », explique Charlène Imbert, chargée de mission centre bourg à la mairie.

Afin d’inverser la tendance, la commune s’est dotée d’un plan guide de revitalisation, d’aménagement et de sauvegarde sur quarante ans, à partir d’une étude réalisée en 2016-2017. Le plan guide a permis de définir deux priorités – l’habitat et la culture – et préconise d’engager la dynamique en « réinstallant en centre bourg un service public, facteur de réappropriation du secteur par la population », poursuit la chargée de mission.

Les élus ont ainsi décidé de se lancer dans la réhabilitation d’un bâtiment communal inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, l’Hôtel Calemard de Montjoly, afin d’y installer la médiathèque, qui se trouvait jusqu’alors en périphérie du cœur de bourg.

Un chantier complexe

« Faire concorder enjeux patrimoniaux et usages classiques d’une médiathèque fut certes loin d’être chose aisée – l’usage décalé d’un tel bâtiment pour abriter une médiathèque, les contraintes qui en découlent, ont pu surprendre… voire désarçonner au départ, y compris certains de nos partenaires. Mais le caractère atypique du projet est aussi ce qui fait sa force », commente Charlène Imbert.

Les travaux de réhabilitation, d’un montant de plus d’1,2 millions d’euros, ont duré deux ans et demi. Et ils ont été complexes ! Il a fallu désamianter certaines parties, traiter le bois attaqué par la mérule (un champignon). Mais aussi, et surtout, penser la nouvelle médiathèque en fonction des contraintes patrimoniales – ainsi de l’impossibilité de toucher aux cloisons, imposant d’installer tout le mobilier au centre des pièces.

La culture, fer de lance de la revitalisation

Certes coûteuse pour une petite collectivité, cette rénovation a permis de valoriser un patrimoine communal, réhabilité par des artisans locaux, et aujourd’hui doté d’un nouvel usage attirant les curieux, comme en attestent les premiers chiffres encourageants de fréquentation du lieu, ouvert en octobre 2021.

L’espace actuel permet d’accueillir l’ensemble des collections de la médiathèque. Toutefois, un projet d’extension est déjà envisagé, afin de disposer d’un espace d’animation spécifique, et pour permettre d’accueillir la Micro-folie (musée numérique mettant à disposition des œuvres nationales) dont s’est dotée la ville, et qui est pour le moment abritée dans une salle de la mairie. Pour ce faire, la collectivité a d’ailleurs déjà acquis des bâtiments voisins à l’Hôtel Calemard de Montjoly.

« Animations, pour le moment organisées sur la place aux Fruits, devant la médiathèque ; Micro-folie – associée à des actions en Ehpad et auprès de scolaires ; implication des habitants, qui sont une quinzaine à être bénévoles à la médiathèque… Cette implantation en centre bourg nous a véritablement fait prendre conscience que le développement d’un volet culturel pouvait être un levier de revitalisation. Et notre médiathèque est devenue le moteur de notre politique centre bourg », souligne la chargée de mission.

Un îlot stratégique

« C’est notre chantier phare, notre tête de pont pour tout ce qui suit », insiste-t-elle, expliquant que le projet a notamment permis « de définir un îlot prioritaire d’intervention - l’îlot Fruits – synonyme de reconquête des espaces et du bâti pour du logement ».

Le chantier de réhabilitation de l’Hôtel Calemard de Montjoly a déjà permis de créer deux petits logements (un studio et un F1), loués par la mairie, et donc de commencer à répondre, de façon expérimentale, à une demande de logements qualitatifs. La réhabilitation a surtout été l’élément déclencheur, actant l’entrée dans l’opérationnel d’une dynamique plus vaste, ajoute Charlène Imbert.

Constitué de 79 parcelles – dont 36 vacantes, 11 bâtiments avec procédure coercitive (pour péril ou insalubrité) – l’îlot Fruits abrite un bâti patrimonial important. La commune envisage sur le site une programmation mixte alliant services publics, requalification d'espaces publics et logements, et résorption de plusieurs espaces insalubres et en péril. L’îlot constitue la priorité 2020-2026 de la commune pour ce qui concerne la revitalisation du centre bourg, précise la chargée de mission.

« Cette revitalisation est un challenge, oui. Cela nous impose de nous engager dans une dynamique globale, et donc de travailler sur plusieurs fronts à la fois, et sur du long cours », ajoute-t-elle. Labellisée Petite ville de demain, la commune est d’ailleurs accompagnée par la Banque des territoires, « notamment sur de l’ingénierie, via le financement d’un poste de manager de commerce ou encore via des études flash, sur des besoins ciblés », explique la chargée de mission. Elle cite ainsi à titre d’exemple, la réalisation d’une analyse du marché de l’habitat en centre bourg, et une étude dite « Shop in », qui a permis d’analyser l’appareil commercial de la ville post-crise Covid.

Le financement du projet

D’un coût total de 1 055 056,56 euros hors taxes (HT), soit 1 266 067 euros TTC, le chantier de la médiathèque a été subventionné à 52%, soit 553 482 euros HT, par :

  • la Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) : 14% soit 148 129€
  • la région Auvergne-Rhône-Alpes : 5 % soit 52 963 €
  • le département de Haute-Loire : 5 % soit 52 963 €
  • la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) : 11 % soit 121 014 €
  • l’Europe – fonds LEADER : 16 % soit 178 410 €
  • Le Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) : 207 685 € soit un peu plus de 16 % du TTC du projet.

La commune de Craponne-sur-Arzon a financé le reste sur fonds propres.

Commune de Craponne-sur-Arzon

Nombre d'habitants :

1951
10 Boulevard Félix Allard
43 500 Craponne-sur-Arzon
craponnesurarzon@craponnesurarzon.fr

Laurent Mirmand

Maire

Charlène Imbert

Chef de projet

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