Provence Alpes agglomération organise ses médiathèques en réseau (04)
Avec une carte unique d’abonnement, les lecteurs des 46 communes de Provence Alpes agglomération peuvent accéder à un portail commun et emprunter des livres, des CD, DVD, revues et ressources numériques dans toutes les médiathèques du territoire.
Un réseau de bibliothèques sur un territoire de 1.574 km2 qui s’étend le long de la Durance, depuis les stations de ski perchées dans les montagnes autour de Seyne-les-Alpes jusqu’aux villages nichés dans les gorges du Verdon : tel est l’ambitieux projet mis en œuvre par Provence Alpes agglomération, une intercommunalité créée le 1er janvier 2017 par le regroupement de cinq communautés de communes. Ce territoire de montagne et de plaines alluviales, hétérogène, se caractérise par de réelles difficultés d’accès. Historiquement, il est bien équipé, par de nombreuses bibliothèques, communales, intercommunales ou associatives.
Encourager la lecture publique
C’est pour fédérer cet ensemble et le relier en réseau que Provence Alpes agglomération, qui compte désormais 46 communes, soit 47.000 habitants, a souhaité, dès sa création, soutenir la lecture. « Dès 2018, la collectivité a fait réaliser un diagnostic sur l’état de la lecture publique sur le territoire par un bureau d’études, Troisième Pôle, dans l’objectif de construire un schéma de développement de la lecture publique, explique la directrice des médiathèques de Provence Alpes agglomération, Agnès Haili, en poste depuis janvier 2021. Ce qui a été fait en mai 2019. » Porté par le vice-président de l’agglomération en charge de la culture, Claude Fiaert, conjointement avec la conservatrice des bibliothèques en poste à l’époque, le projet a été soutenu par l’État, via un Contrat de territoire lecture sur trois ans, qui a posé les engagements respectifs de l’agglomération et de l’État.
Créer un outil informatique partagé
« Auparavant, deux réseaux existaient sur le territoire, centrés autour de Digne-les-Bains et de Château-Arnoux Saint-Auban. L’objectif du schéma de développement était de conserver trois bibliothèques dans la compétence de l’intercommunalité : Digne, Château-Arnoux et Les Mées; et de créer un outil informatique partagé pour équiper treize bibliothèques avec un portail commun », poursuit la directrice.
Le nouveau système informatique, Koha (non maori qui signifie « don »), est un logiciel libre. C’est le Système intégré de Gestion de Bibliothèque (SIGB) complet le plus déployé au monde.
Aujourd’hui, avec une carte unique d’abonnement, les lecteurs du territoire peuvent accéder à ce portail commun et emprunter des livres, des CD, DVD, revues et ressources numériques (tels que des abonnements pour se former en ligne, aux langues ou au code de la route par exemple, ou le catalogue VOD d’Arte, « qui a eu beaucoup de succès pendant les confinements », sourit la directrice.) 250.000 documents peuvent être réservés, et livrés au moyen d’une navette qui fait le tour de l’ensemble des treize bibliothèques une fois par semaine.
Les médiathèques comptent à ce jour quelque 10.000 inscrits, « et nous commençons à communiquer sur le réseau, poursuit Agnès Haili, mais il faut accompagner les lecteurs, surtout ceux qui ne sont pas très familiarisés avec le numérique ».
Harmoniser les règles de l’ensemble des bibliothèques
Évidemment, la mise en réseau d’un ensemble aussi hétérogène n’est pas évidente : « Il faut d’abord faire accepter le changement aux bibliothécaires, reconnaît la directrice. Les bibliothèques municipales ou intercommunales étaient composées pour certaines d’équipes d’une vingtaine de personnes salariées et bien formées, mais les structures associatives comptaient parfois deux ou trois bénévoles pleins de bonne volonté, qui fonctionnaient de façon très souple… Il a donc fallu harmoniser les règles, par exemple le nombre de documents prêtés qui allait de vingt dans certains lieux, à trois dans d’autres… Certaines structures craignaient d’être dévalisées par les commandes externes ; elles redoutaient par exemple que le prix littéraire de l’année, qu’elles n’avaient commandé qu’en un seul exemplaire, soit systématiquement emprunté ailleurs. Il a donc fallu apprendre à se connaître, informer et surtout rassurer. Et aujourd’hui, ces craintes ont été balayées par la réalité. »
Coût et financement
- Mise en réseau informatique et création du portail : 72.000 € HT
- Financement à 50 % par une aide de l’État, via la dotation générale de décentralisation, délivrée par la Direction régionale des affaires culturelles : 32.000 €
- Aide du département des Alpes-de-Haute-Provence : 10 %, soit 7.200 €
Provence Alpes agglomération
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Claude Fiaert
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