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Transports - Rencontres nationales du transport public : les villes moyennes au coeur des attentions

La deuxième journée des Rencontres nationales du transport public, qui se tiennent à Lyon jusqu'au 2 octobre, n'a pas été seulement marquée par la visite éclair du Premier ministre, Manuel Valls, venu confirmer le report à 2018 de la décentralisation du stationnement et acter le principe de compensation des collectivités impactées par le relèvement du seuil du versement transports. Des innovations portant sur les bus électriques et des études sur la mobilité, notamment dans les villes moyennes, ont aussi été présentées.

Le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) et l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP), qui co-organisent ces 25es Rencontres nationales du transport public, ont poursuivi le 1er octobre la restitution des recommandations issues de la consultation de leurs adhérents. Un enjeu peu connu, la standardisation des matériels roulants, a été abordé. C'est pourtant une piste d'optimisation des ressources des collectivités, au même titre que la mutualisation des achats, lorsqu'elle vise bien à faire baisser les prix. Créée par des élus et techniciens de collectivités, la Centrale d'achat du transport public (CATP) a confirmé à ce sujet le 30 septembre le lancement d'un programme sur deux ans dédié aux achats groupés de véhicules de transports en commun propres (voir notre article dans l'édition du 7 juillet 2015).

L'avenir est-il au bus électrique ?

Du côté des opérateurs, la RATP a signé le même jour un protocole de test "en conditions réelles d'exploitation" d'un cinquième bus électrique en Ile-de-France. Pour accélérer l'adoption de ces bus électriques dans les grandes villes - en Europe, Bonn, Londres et Varsovie en testent aussi - un projet européen baptisé ZeEUS réunit des constructeurs, des opérateurs, des chercheurs et autorités publiques, en vue "d'aboutir d'ici 2017 à une standardisation technique et une grille d'analyse économique fiable". Son avancement et ses objectifs ont fait l'objet d'un point détaillé durant ces Rencontres. "Le bus électrique est l'avenir mais pose encore des questionnements industriels et organisationnels", résume-t-on à l'UTP.

De nouveaux usages

Parmi les nouveaux outils présentés et destinés aux usagers des transports publics, notons le nouveau calculateur d'itinéraire sur le site oura.com lancé par la région Rhône-Alpes. Il permet d'établir un parcours point par point en combinant plusieurs réseaux. Et va donc puiser l'information dans les bases de données d'une vingtaine de partenaires dont la SNCF, des syndicats de transports et même d'une commune. Autre outil, l'application mobile de la SNCF intégrant des services d'autopartage, de vélo en libre-service, de taxi, de VTC et même de parking aux abords des gares (iDPass). Dévoilée en juillet dernier, elle repose sur une stratégie porte-à-porte du groupe ferroviaire exposée lors de ces Rencontres. L'application mobile devrait être opérationnelle cet automne dans une quinzaine de villes. Autre exemple, une étude intéressante réalisée par Ixxi, filiale du groupe RATP, qui vend aux autorités organisatrices son savoir-faire en matière d'analyse des données voyageurs et des services numériques associés aux transports collectifs. Son étude part de l'analyse de plusieurs millions de trajets entrés dans le moteur de recherche d'itinéraires du site ratp.fr, quatrième site le plus consulté en France. Elle confirme la tendance à la personnalisation de ces services numériques.

Mobilité et villes moyennes : l'état des lieux

Le Gart a dévoilé une étude sur la mobilité dans les villes moyennes (50.000-200.000 habitants). Elle souligne la très nette prédominance de la voiture et la faible utilisation des transports collectifs et des modes actifs (marche, vélo) dans ces collectivités. Avec quelques exceptions, par exemple La Rochelle, où un report modal vers les modes actifs a su opérer. Parler d'un retour de la voiture dans les villes moyennes n'en constitue pas moins, selon cette étude, un "abus de langage dans la mesure où la voiture n'a jamais déserté ces agglomérations". Les raisons en sont connues : autonomie plus faible des villes moyennes et des échanges avec l'extérieur qui "favorisent l'automobile" ; faible densité nécessitant pour les transports collectifs un "maillage très fin du territoire", et donc "onéreux à mettre en œuvre" ; "transports collectifs pâtissant de leur image ou peinant à attirer des actifs", etc. Ces collectivités ont pourtant su engager une dynamique en la matière, notamment en mettant en place des plans de déplacements urbains (PDU), alors qu'ils ne sont dans leur cas pas obligatoires. En matière d'offre également, en misant sur le développement des bus à haut niveau de service (BHNS). Sans recette miracle ni modèle unique, des recommandations sont fournies. Pour intégrer la voiture, très présente donc, dans une logique de complémentarité avec d'autres modes, l'étude suggère de développer des solutions de rabattement de type parking-relais, mais aussi de miser sur le covoiturage, des solutions de voitures partagées, d'inciter les ménages à abandonner leur deuxième voire leur troisième voiture, de rationaliser l'usage de la voiture par le levier du stationnement, et de ne pas négliger " l'usage de la marche de manière coordonnée avec les offres alternatives".

 

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