Transports - Baisse prévue du versement transport : les élus d'Ile-de-France réclament une compensation intégrale
Les élus du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) ont réclamé le 15 juin qu'au minimum soit compensée intégralement la baisse attendue des recettes du Stif, après l'annonce du relèvement de 9 à 11 salariés du seuil des entreprises assujetties au versement transport, prévu dans le volet de mesures en faveur des PME présenté par le Premier ministre le 9 juin.
Le versement transport représente au total 7,1 milliards d'euros, dont 3,4 pour l'Ile-de-France. Ni le Stif ni la région, responsable des transports, n'ont pu encore évaluer le manque à gagner. Mais selon un familier du dossier, il représente à coup sûr "quelques dizaines de millions d'euros". L'élue du Parti de gauche à Paris, Danielle Simonnet, a avancé le 12 juin le chiffre de 250 millions. La décision du gouvernement tombe mal pour la région qui avait obtenu il y a quelques mois du patronat d'Ile-de-France une augmentation du versement transport pour contribuer au financement du pass Navigo à tarif unique pour tout le territoire francilien.
Le 15 juin, le Conseil d'administration du Stif, où siègent les élus régionaux et départementaux, notamment, a donc adopté à une très large majorité un voeu demandant "à l'Etat de n'envisager le relèvement du seuil du versement transport qu'avec un mécanisme de compensation dynamique à l'euro" près. Ils veulent que soient précisées "les pertes de recettes induites par la mesure (...)". Dans ce texte, les élus du Stif "réaffirment leur total engagement pour les transports du quotidien des Franciliens, à travers le besoin d'offre supplémentaire et le besoin d'investissement massif". Ils "attendent une meilleure lisibilité à moyen et long terme des ressources à disposition des élus locaux chargés de financer des transports publics dont le coût est exponentiel".
Tous les administrateurs ont voté ce voeu préparé notamment par le président de la région Jean-Paul Huchon (PS) et le vice-président chargé des transports Pierre Serne (EELV), sauf ceux du Front de gauche (3 élus sur 29), hostiles par principe au relèvement des seuils fiscaux.