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Mobilité - Le Gart veut enrayer la logique de paupérisation des transports publics

Le Groupement des autorités responsables de transport (Gart) a fait le point le 8 octobre sur son programme de travail, ses inquiétudes et priorités d'actions.

Fédérer les forces : telle est la devise de Louis Nègre, sénateur UMP des Alpes-Maritimes et nouveau président pour trois ans du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), en remplacement de Roland Ries, sénateur-maire PS de Strasbourg. Le 8 octobre, le Gart a tenu à montrer que sa voix porte désormais aux côtés d'autres associations d'opérateurs (Union des transporteurs publics, ou UTP) et d'usagers des transports (Fnaut). La défense de cette "cause commune", de ce "bien de première nécessité" qu'est le transport public, est ravivée à l'heure où des blocages se poursuivent et se cumulent à divers niveaux.

Signaux négatifs

Pour l'association, les signaux négatifs présagent un avenir difficile aux autorités responsables de transport. Et nul doute que l'annonce faite ce 9 octobre, par la ministre de l'Ecologie, de la suspension sine die du dispositif d'écotaxe, déjà raboté par rapport au premier, ne fait que rajouter de l'huile sur le feu. Car déjà, le tarissement des sources de financement se fait sentir sur le terrain. Dans certains territoires, du fait de difficultés rencontrées par les entreprises, le versement transport bat de l'aile. "Et au niveau national, l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf), privée de ressources stables et de perspectives à long terme, navigue à vue alors que pour être efficace, elle a besoin de visibilité", poursuit Jean-Marc Janaillac, président de l'UTP. Compenser ce manque en instaurant une augmentation de deux centimes par litre sur le diesel, tel que le suggère le gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances 2015, est une voie que le Gart suit attentivement.
Autre source d'inquiétude : la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités. "Elle atteint un niveau historique. Mécaniquement, cela se répercutera sur des projets et investissements prévus pour les transports", alerte Louis Nègre. Pour Nice, dont il est vice-président de la métropole, il estime la perte sèche à vingt millions d'euros. En comparaison, à Paris, le maire-adjoint aux transports Christophe Najdovski l'évalue à 600 millions d'euros sur trois ans. Au cœur même des réseaux exploités, le Gart craint aussi des conséquences sur l'emploi. "Ajoutez à cela le récent passage de la TVA sur les transports de voyageurs de 7 à 10%. Un contresens qui pénalise un peu plus les usagers pourtant vertueux des transports publics", ajoute Jean Macheras, membre du bureau national de la Fnaut.

Un troisième appel à projets hypothétique

Le Gart est également revenu sur le devenir du troisième appel à projets pour les transports en commun en site propre (TCSP). "Les projets candidats sont connus mais leur classement n'a pas été publié. Et depuis une dernière réunion technique en décembre dernier, nous n'avons plus de nouvelles hormis la garantie du secrétaire d'Etat en charge des transports que l'appel à projets sera à terme lancé." Pour les collectivités, après un an d'attente, les limites de la patience sont atteintes. "Il est plus que temps qu'il soit débloqué, pour Noël prochain cela ferait un cadeau tardif mais souhaitable", espère Louis Nègre.