Hébergement - Premier bilan pour le "chantier national prioritaire 2008-2012"

A l'occasion du Conseil des ministres du 23 novembre 2011, Benoist Apparu a présenté une communication relative à l'hébergement et à l'accès au logement. L'objet n'était pas d'exposer les mesures d'hébergement pour l'hiver 2011-2012 - déjà annoncées -, mais de dresser un bilan rapide de l'action mise en place dans le cadre du "chantier national prioritaire 2008-2012", annoncé par le Premier ministre il y a trois ans et qui "s'est traduit par un renforcement des moyens dévolus au dispositif d'accueil des personnes sans abri ou mal logées, et par de nouvelles orientations stratégiques". Selon le secrétaire d'Etat chargé du Logement, la mise en œuvre de ce chantier a notamment permis une augmentation significative des crédits consacrés à l'hébergement et à l'accès au logement entre 2007 et 2010. Ceux-ci sont en effet passés de 817 à 1.128 millions d'euros au cours de la période. Dans sa communication, Benoist Apparu a également évoqué l'enveloppe supplémentaire de 75 millions d'euros débloquée par le Premier ministre lors de sa récente rencontre avec les associations spécialisées, même si cette annonce n'a pas totalement convaincu les acteurs de l'hébergement (voir notre article ci-contre du 28 septembre 2011).
Ces moyens supplémentaires ont permis de développer l'offre d'hébergement durant la période. Ainsi, la capacité du dispositif a été accrue de 25.000 places en quatre ans, ce qui porte le total à 116.000 places ouvertes tout au long de l'année. Pourront s'y ajouter cet hiver, si nécessaire, environ 15.000 places provisoires mises à disposition par l'Etat ou les collectivités et mobilisables en cas d'épisode de grand froid. Le renforcement des capacités a été particulièrement sensible en Ile-de-France, avec une progression de 65% en quatre ans, ce qui permet d'atteindre aujourd'hui un total de 43.000 places. Il est vrai toutefois que les besoins en matière d'hébergement se sont, eux aussi, accrus depuis quelques années.
Cet accroissement quantitatif des capacités d'hébergement s'est doublé d'une amélioration qualitative, avec en particulier l'affectation d'une enveloppe de 170 millions d'euros à un "plan exceptionnel d'humanisation des centres d'hébergement". Dans le même esprit, la communication du secrétaire d'Etat au Logement évoque aussi la mise en place, en 2010, des services intégrés d'accueil et d'orientation (Siao), même si celle-ci ne s'est pas faite sans quelques grincements.
Pour Benoist Apparu, "ces améliorations s'inscrivent dans le cadre d'une nouvelle stratégie, dite du 'logement d'abord', partagée avec les associations". Celle-ci "privilégie l'accès direct et rapide à un logement pérenne et adapté, avec un accompagnement social si nécessaire, et vise à recentrer la filière de l'hébergement sur sa vocation première : aider les personnes sans abri que leurs fragilités ne permettent pas de loger de façon autonome". Il reste que l'allusion à une approche partagée avec les associations semble un raccourci un peu rapide. Si les associations partagent effectivement le même objectif que le gouvernement sur la stabilisation de l'hébergement, elles estiment en revanche que la mise en œuvre de l'approche du "logement d'abord" ne doit pas se faire au détriment de l'hébergement d'urgence, qui reste indispensable au regard de l'accroissement des besoins engendré par la crise (voir notre article ci-contre du 20 octobre 2011).

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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