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Culture - Pour les festivals, le climat est toujours au beau fixe

Une fois encore, les festivals n'ont pas raté leur saison estivale. Le Centre d'information et de ressources sur les musiques actuelles (Irma) - association conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication - présente en effet un premier survol de la fréquentation des festivals. La bonne tenue de ces derniers confirme d'ailleurs la tendance qui se dégageait déjà en 2009, notamment à travers la récente publication des "chiffres de la diffusion 2009" par le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (voir notre article ci-contre du 13 septembre 2009). Celle-ci montrait en effet que les festivals et les grandes salles de spectacles sont les lieux qui ont le mieux tiré parti du goût croissant du public pour la musique sur scène.

Les grands festivals, à la renommée nationale - voire internationale -, sont presque tous à la hausse. C'est notamment le cas des Vieilles Charrues à Carhaix, qui atteignent les 242.000 spectateurs (dont 198.000 entrées payantes), soit 8.000 de plus que l'édition précédente. Jazz in Marciac atteint pour sa part 225.000 spectateurs (+6.000), tandis que Solidays à Paris bat son record absolu à 168.000 entrées (+16.000) et que Rock en Seine à Saint-Cloud affiche 105.000 festivaliers (+8.000) et envisage de programmer une journée supplémentaire dans sa prochaine édition. Au chapitre des records figurent aussi le Festival Interceltique de Lorient, qui est passé de 80.000 à 115.000 billets vendus, tout en affichant une fréquentation en forte hausse dans les concerts gratuits. Dans cette catégorie, seules les Eurockéennes de Belfort - avec un recul de 95.000 à 80.000 spectateurs - et les Francofolies de La Rochelle (-3.000 entrées, à 77.000) ont connu un trou d'air.

Les festivals de moindre renommée ont également connu une bonne saison. C'est le cas, par exemple, de Jazz à Juan (+12% à 30.000 spectateurs), des Escales de Saint-Nazaire qui battent leur record de fréquentation (35.000 entrées payantes, soit +9.000), ou de Musilac à Aix-les-Bains (70.000 spectateurs payants, soit +23.000). Ici aussi, il existe quelques contre-exemples, comme le Nice Jazz Festival, qui perd 6.000 entrées pour finir à 25.000 spectateurs.

Si l'Irma ne s'intéresse qu'aux musiques actuelles, d'autres festivals ont connu également une bonne saison, même s'ils n'affichent pas des progressions aussi spectaculaires. Dans le haut de gamme, c'est le cas du festival d'Aix-en-Provence, qui n'accroît pas sa fréquentation compte tenu de la saturation des lieux, mais affiche toujours des taux de fréquentation très élevés (96%). Autre festival incontournable : celui d'Avignon. Le "in" a connu cette année une fréquentation stable, mais le "off" a nettement progressé, avec une hausse de 7% du nombre de cartes vendues.

Au-delà de la poursuite de la hausse de la fréquentation, le point positif de la saison 2010 réside dans la croissance des recettes de billetterie, qui améliore la situation financière de la plupart des festivals. Mais celle-ci ne suffira pas à compenser les coûts - eux aussi croissants - de fonctionnement des festivals, avec la nécessité de faire venir des vedettes nationales ou internationales pour assurer les audiences. Ce n'est donc pas demain que les festivals pourront se passer du soutien financier des collectivités locales et du mécénat.

 

Jean-Noël Escudié / PCA