Spectacle vivant - Les départements sont les premiers financeurs des festivals de musique
A l'occasion d'un colloque organisé par France Festivals (la fédération française des festivals internationaux de musique), Emmanuel Négrier, chercheur au CNRS, a présenté les résultats d'une enquête sur la socio-économie des festivals. Réalisée à partir d'un échantillon de 76 manifestations de musique et de 10 manifestations consacrées à la danse, cette étude montre que la fréquentation des festivals a progressé de 8% entre 2003 et 2005, avec une moyenne de 10.000 entrées payantes pour les premiers et de 13.600 pour les seconds.
Si le dynamisme est réel en termes de fréquentation, il l'est moins en termes de renouvellement : les festivals de musique ont en moyenne 21 ans d'ancienneté et ceux de danse 13 ans. En revanche, contrairement à une idée reçue, 30% de ces manifestations ont lieu en dehors de la période estivale. Le bilan se révèle également très positif en matière de création avec, en 2005, 105 créations mondiales et 104 premières françaises sur l'échantillon étudié. Enfin, avec 13% de hausse en deux ans, l'emploi artistique dans le cadre des festivals a progressé plus vite que la fréquentation, pour atteindre un total de 18.000 artistes et interprètes.
Les partenariats en matière de financement sont très variables, mais révèlent néanmoins quelques tendances fortes, dont la place prépondérante des collectivités territoriales. Ainsi, les départements se sont imposés comme les premiers financeurs des festivals de musique et de danse, avec un engagement moyen de 105.000 euros par manifestation. Viennent ensuite les régions (95.000 euros par manifestation), les intercommunalités (85.000 euros), le mécénat (71.000 euros), les communes (65.000 euros), l'Union européenne (62.000 euros), l'Etat (43.000 euros, mais avec des aides concentrées sur un nombre très réduit de manifestations) et les sociétés de droits (22.000 euros), ainsi que 57.000 euros de partenaires divers. Au total, le budget moyen des festivals de l'échantillon s'établit à 570.000 euros, financés à 51,5% par des subventions, à 36,5% par des ressources propres (billetterie) et à 12% par le mécénat, dont la part peine à progresser.
Jean-Noël Escudié / PCA