Innovation - Pôles de compétitivité : une réforme au premier semestre
La politique des pôles de compétitivité, qui en est à sa troisième phase (2013-2018), sera réformée au premier semestre 2016. Objectif : l'articuler davantage avec la politique de la Nouvelle France industrielle lancée au printemps 2015 et prendre en compte les nouvelles compétences des régions en matière de développement économique. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, lors du conseil des ministres du 4 janvier 2016.
Cette réforme doit notamment permettre d'identifier les pôles les plus en lien avec les neuf solutions industrielles définies dans le cadre de la Nouvelle France industrielle (voir notre article ci-contre du 19 mai 2015) et d'assurer une plus grande cohérence avec les objectifs de cette politique. Ces neuf solutions, qui constituent la deuxième phase de la Nouvelle France industrielle, ont remplacé au printemps 2015 les 34 plans industriels lancés en 2013 dans l'objectif de créer une cohérence par marché et non par technologie. Elles s'organisent autour d'un projet central, l'"Industrie du futur", prolongation de l'ancien plan "Usine du futur". D'après le bilan du gouvernement présenté en mai 2015, depuis le lancement de ces plans industriels, plus de 330 projets ont été soutenus par l'Etat à hauteur d'1,5 milliard d'euros, pour un investissement total de 3,7 milliards d'euros.
S'adapter aux nouvelles compétences des régions
L'organisation des pôles va également évoluer pour s'adapter aux nouvelles compétences des régions en matière de développement économique issues de la loi Notr (portant nouvelle organisation territoriale de la République) du 7 août 2015. Avec la loi, les régions deviennent théoriquement les seules collectivités compétentes en matière de développement économique sur leur territoire et doivent élaborer, au plus tard le 31 décembre 2016, un schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDE-II) donnant les priorités et orientations stratégiques. "Cette organisation des pôles a vocation, par ailleurs, à s'articuler étroitement avec les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, notamment les groupements d'universités et d'établissements", détaille la communication du ministre.
Une évaluation des pôles sera réalisée au cours du premier semestre par un cabinet d'études indépendant. Elle permettra d'analyser les performances de chacun d'entre eux.
Plus de 1.600 projets collaboratifs de recherche
La réforme, qui associe notamment l'Etat et les conseil régionaux, sera initiée dès début 2016, à l'occasion d'une grande manifestation pour les dix ans des pôles.
Depuis leur démarrage, les pôles ont réalisé plus de 1.000 actions de formation et de développement des compétences en direction de leurs entreprises et ont porté près de 1.600 projets collaboratifs de recherche, représentant 6,8 milliards d'euros de recherche et développement, cofinancés par les entreprises, l'Etat - à hauteur de 24% via le fonds unique interministériel (FUI) - et les collectivités (16%). Ils "sont devenus des acteurs de premier plan dans l'accompagnement des entreprises", souligne la communication du ministre. Les petites et moyennes entreprises (PME) y sont très présentes : elles représentent 86% des entreprises membres des pôles, dont plus de 1.000 jeunes entreprises innovantes (JEI), soit plus du tiers du total des JEI. "La politique des pôles de compétitivité contribue en outre à l'aménagement équilibré du territoire en favorisant la mise en réseau des différents acteurs," précise le compte-rendu du conseil des ministres.