Entreprises - Marchés publics et pôles de compétitivité : les PME font leur place
La part des PME dans l'achat public et dans les pôles de compétitivité est en augmentation. C'est ce qu'indique le rapport PME 2014 de Bpifrance, publié le 26 février 2015.
En 2012, 103.185 contrats de marchés publics ont été recensés pour un montant de 75,5 milliards d'euros hors taxes de commande publique. Des chiffres en réduction de 8% en nombre de contrats et de 8,3% en montant par rapport à 2011. Mais les PME ont tiré leur épingle du jeu. "Dans ce contexte baissier, les PME ont toutefois développé leur présence", souligne le rapport. Leur part dans le nombre de contrats a progressé de 1,2 point pour atteindre 57,7% en 2012. En termes de montant, elles occupent 27,6% du total, soit 2,6 points de plus. Parmi les explications de ces progressions : le recul des contrats de grands travaux, relevant plus des grandes entreprises et le dynamisme de conquête des marchés publics propres aux PME. "La croissance des montants est positive pour les PME sur 13 segments d'achat, mais seulement sur 8 pour les deux autres catégories d'entreprise confondues (ETI et grandes entreprises)", détaille le document.
Les principaux débouchés des PME dans la commande publique sont les besoins en travaux des acheteurs publics et la demande des collectivités territoriales. Les deux tiers des contrats des PME sont ainsi obtenus auprès des collectivités territoriales. En revanche, l'Etat et les opérateurs de réseaux (eau, énergie, transport, services postaux) offrent moins d'opportunités pour ces entreprises.
86% des entreprises membres de pôles sont des PME
Pour les PME, comme pour les autres catégories d'entreprises, ce sont les travaux qui arrivent en tête dans les contrats remportés. Ils représentent 44% des montants pour les PME, 29% pour les grandes entreprises et 20% pour les ETI.
Assez logiquement, les contrats remportés par les PME sont plus modestes : un quart seulement de leurs montants est supérieur à 5 millions d'euros. Les grandes entreprises concentrent près des trois quarts des contrats supérieurs à 5 millions d'euros.
Les PME sont aussi de plus en plus présentes dans les pôles de compétitivité. Entre 2011 et 2012, la progression du nombre d'entreprises membres des pôles est entièrement due à l'entrée de PME. Avec les ETI, elles représentent près de 7.200 entreprises membres des pôles en 2012, soit 98% du total (7.500) : 86% de PME, 12% d'ETI et 2% de grandes entreprises. L'Ile-de-France est la région la mieux représentée : elle concentre un quart des établissements et 19% de salariés des PME membres.
Contrairement aux ETI, les PME apparaissent surtout tournées vers le marché national. "En 2012, près de 95% des ETI des pôles exportent leurs produits contre 60% des PME membres", indique le rapport soulignant que ces proportions sont stables depuis 2010.
Les PME continuent à participer activement à la publication de brevets. En 2013, elles sont ainsi à l'origine de 2.662 demandes de brevet publiées. Leur part reste inchangée à 22% du total des demandes.
Emilie Zapalski
Le poids des entreprises de l'économie sociale et solidaire
Le rapport PME 2014 de Bpifrance, publié le 26 février 2015, fait le point sur les entreprises de l'économie sociale et solidaire (ESS) : on en compte aujourd'hui 164.080 en France, qui emploient 2,33 millions de salariés, soit 15,8% de l'emploi. La part de la valeur ajoutée créée par ces entreprises atteint 6%, d'après une estimation de 2013 de l'Insee, soit 100 milliards d'euros. Ces entreprises sont plus résistantes à la crise économique. L'ESS est ainsi restée créatrice d'emplois entre 2008 et 2013, alors que le reste du privé a perdu des effectifs. Les PME ont un poids important dans l'emploi : elles concentrent près de la moitié des salariés de l'ESS (48%). "Dans les principaux secteurs d'activité de l'ESS, qui sont par ordre d'importance en termes d'emploi l'action sociale (39% des emplois de l'ESS), l'enseignement (15%), et les activités financières et d'assurance (11%), la forme principale d'entreprise est la PME", signale le rapport.
Parmi les caractéristiques principales de l'ESS : la mono-activité et l'ancrage local. Près de 98% des PME de l'ESS sont ainsi des entreprises dont les établissements ont la même activité principale et 98% d'entre elles ont leurs établissements dans la même région. Cinq régions (Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Roussillon) regroupent la moitié de leurs sièges sociaux, contre seulement 17% en Ile-de-France. D'après le rapport, il est encore difficile d'évaluer l'impact de ces structures de l'ESS sur les territoires.
E.Z.