Entreprises - Bpifrance met en lumière 32 PME et ETI résistantes à la crise économique
"Les PME et ETI manufacturières ont su rebondir après la crise ; elles ne sont jamais dans la lumière, nous avons décidé de mettre en valeur 32 d'entre elles." C'est ainsi que Véronique Le Moal, responsable études de Bpifrance, a présenté l'étude de la banque publique d'investissement publiée le 28 octobre 2014 et réalisée en partenariat avec le Centre technique des industries mécaniques (Cetim). L'étude se penche ainsi sur les stratégies développées par ces 32 entreprises, choisies selon des critères de diversité (plusieurs secteurs de l'industrie manufacturière représentés, tailles et situations économiques et financières différentes, dispersion sur le territoire national). Leur point commun : elles ont mis en oeuvre de véritables plans stratégiques, là où la plupart des PME n'ont qu'une approche de court terme. "Elles ont toutes changé de posture et montré leurs crocs au lieu de serrer les dents", a ainsi expliqué Véronique Le Moal. A partir de ces cas, Bpifrance a analysé les principaux facteurs de succès, au premier rang desquels : l'internationalisation, l'innovation et les alliances stratégiques. "L'internationalisation arrive en tête des leviers actionnés par les PME et ETI manufacturières pour pérenniser leur activité et retrouver le chemin de la croissance rentable", précise l'étude. Et l'ouverture sur les marchés étrangers stimule la créativité et l'innovation et fortifie l'entreprise. Résultat : les entreprises internationalisées ont mieux résisté à la crise que les autres.
Un problème d'image et de gestion des carrières
Autre levier utilisé : l'innovation. Il s'agit principalement d'innovations de produit ou de procédé mais aussi, et de plus en plus, d'innovations dans le domaine du marketing, de la communication et du commercial. Le développement d'alliances stratégiques, à travers des appels d'offres, des "pools" d'innovation, de la mutualisation des achats, permet également aux entreprises de tester leur complémentarité et synergie.
Au-delà de ces facteurs de succès, Bpifrance met en avant les enjeux de demain dont la nécessité de faire face au déficit de formations et de personnels qualifiés. "Nous n'avons pas de problème pour trouver des ingénieurs en France, la problématique se situe plutôt au niveau de la strate inférieure", a précisé Pierre-Jean Leduc, président de Dedienne Multiplasturgy, une entreprise de 300 salariés spécialisée dans la fabrication de pièces et de sous-ensembles plastiques techniques. Les entreprises ont en effet du mal à recruter des agents de maîtrise et sont parfois obligées de créer leur propre centre de formation interne. Et ce problème, d'après Bpifrance, est structurel et procède de l'inadéquation de l'offre de formation initiale et continue au regard des besoins des entreprises industrielles. "Il y a vraiment une priorité à donner à la formation professionnelle et à l'apprentissage, a détaillé Thierry Weil, délégué général de la Fabrique de l'industrie, il y a un problème d'image, ce sont souvent des professions intéressantes mais il y a encore un effort à faire en termes d'évolution des carrières."
En 2012, le nombre de PME et ETI manufacturières étaient de 156.000. Elles représentaient 8% du PIB et 1,4 million de salariés, soit 60% de l'emploi salarié dans l'industrie et 6% du total de l'emploi salarié.
Emilie Zapalski