Economie sociale et solidaire - Financement de l'ESS : bpifrance "en position d'attente"
Parmi ses missions, bpifrance doit permettre de financer l'économie sociale et solidaire (ESS). 500 millions d'euros doivent normalement être fléchés vers ce secteur, selon les souhaits du gouvernement, mais "les arbitrages ne sont pas encore rendus, nous sommes en position d'attente", a indiqué à Localtis Joël Darnaud, directeur exécutif de bpifrance, interrogé en marge de la signature d'une convention entre la banque publique d'investissement et HSBC, le 13 mars 2014 (voir notre article ci-contre).
Initialement, le directeur général de bpifrance, Nicolas Dufourcq, prévoyait plusieurs mécanismes pour le financement de l'ESS. Dans son rapport, remis en juin 2013 au ministre délégué en charge de l'ESS, il détaillait ainsi l'ensemble, avec la création d'un fonds de fonds, destiné aux entités à fort impact social, notamment dans les quartiers difficiles, doté de 50 à 100 millions d'euros, et la mise en place du fonds d'innovation sociale, promis par François Hollande, doté de 20 millions d'euros, et créé avec le soutien du programme d'investissements d'avenir, des régions (six sont volontaires) et de partenaires privés. Des prêts participatifs sociaux et solidaires sont également envisagés. D'une durée de sept ans, ces prêts sans garantie permettront de financer les plus petits projets, pour des montants compris entre 10.000 et 50.000 euros. La commercialisation se fera par l'intermédiaire des banques. Mais le bilan 2013 de bpifrance, présenté en février 2014, ne fait pas mention du financement apporté au secteur cette année-là. Il souligne en revanche les avancées en matière de financement des entreprises traditionnelles : 10 milliards d'euros de financement, 8 milliards d'euros de prêts bancaires garantis et un milliard d'euros d'investissement en capital. Dans le plan stratégique 2014-2017 de la banque publique, même constat : aucun montant n'est indiqué pour le financement de l'ESS. "Pour le moment, la ligne budgétaire n'existe pas, et dans le contexte actuel, ce n'est pas simple !", détaille le directeur exécutif de la banque.