Archives

Entreprises - Les deux tiers des marchés des collectivités attribués à des PME

L'Observatoire des PME vient de rendre son neuvième rapport annuel sur l'évolution des PME, étendu aujourd'hui aux ETI. En plus d'une radiographie très détaillée, il révèle, malgré la crise toujours fortement ressentie, le dynamisme de l'innovation et, par ailleurs, la part importante d'activité due aux marchés publics, notamment ceux des collectivités territoriales.

Les TPE et PME représentaient en 2012 près de la moitié des 22.184.000 emplois salariés, selon le neuvième rapport annuel de l'Observatoire des PME, piloté par bpifrance. Les ETI (entreprises de taille intermédiaire), intégrée cette année à l'étude, en représentaient, elles, près d'un quart. A elles seules, les PME ont réalisé, en 2012, un chiffre d'affaires de 616 milliards d'euros et leurs exportations ont augmenté de 6% en 2012 contre 3,4% pour l'ensemble des exportations françaises.
Mais PME et ETI ont été affectées par le ralentissement économique de 2012 qui s'est poursuivi au début 2013. Leur rentabilité a globalement baissé et les PME et ETI ont perdu 92.000 emplois en 2012.
Par ailleurs, la carte régionale de l'emploi des PME continue de montrer de fortes inégalités territoriales. Ainsi, 54% des salariés de PME travaillent dans cinq régions : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Pays de la Loire et Nord–Pas-de-Calais. Les défaillances d'entreprise ont continué de progresser dans la plupart des régions, sauf en Bretagne et en Franche-Comté où les dépôts de bilan ont diminué respectivement de 2% et 9%. Ils ont en revanche augmenté de plus de 20% en Corse, Auvergne, Bourgogne, Haute-Normandie et Basse-Normandie et de plus de 10% en Lorraine, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Picardie, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon.

Disparités régionales

Le rapport révèle aussi que la crise a, en termes de pertes d'emploi, été plus durement ressentie dans les régions qui étaient déjà affectées par des taux de chômage élevés. Dans toutes les régions, le secteur de la construction a été le plus touché, représentant à lui seul 29% des défaillances d'entreprises. Alors que la crise a aggravé les disparités régionales, le rapport rappelle que, dans le cadre de la nouvelle programmation européenne 2014-2020, les régions sont amenées à élaborer une "stratégie de spécialisation intelligente", dite aussi S3 (pour "Strategy for Smart Specialisation"). Une étape importante que ces nouvelles stratégies, venant remplacer les stratégies régionales d'innovation (SRI) de la précédente programmation, conditionneront l'accès aux fonds structurels. Pour cela, les régions devront consacrer une part importante de leurs programmes à la compétitivité des PME, à la recherche et à l'innovation. Au premier semestre 2013, la Datar avait publié un guide méthodologique pour aider les régions dans cette démarche.
Le rapport se penche aussi sur les problèmes de trésorerie des PME. Il constate un recul important de l'investissement en capital de près d'un tiers en 2012, plafonnant à 6,1 milliards d'euros. La levée de fonds a aussi connu un recul important, en particulier auprès des banques et compagnies d'assurances, en partie compensé par les particuliers et les pouvoirs publics. Mais l'étude révèle aussi que l'innovation est malgré tout restée très dynamique chez les PME et ETI qui, avec 18 milliards d'euros ont réalisé les deux tiers des investissements de R&D de l'ensemble des entreprises. Enfin, les pôles de compétitivité qui constituent des plateformes favorables aux partenariats technologiques et à l'internationalisation sont toujours plébiscités par les PME et ETI qui représentent 80% de leurs nouveaux membres.

100 milliards d'euros

Les marchés publics, qui représentaient un volume de 100 milliards d'euros en 2011 continuent d'être attractifs pour les PME et les ETI les plus solides de leurs secteurs. Elles ont remporté 43% du montant des marchés de l'Etat et 63% de celui des collectivités territoriales. En nombre, les collectivités territoriales attribuent même près des deux tiers de leurs marchés à des PME dont 41% à des entreprises locales qui profitent de la proximité.
Enfin, le rapport de bpifrance intègre des éléments d'une étude à paraître de la Datar qui analyse l'impact de la crise sur les territoires en fonction d'une cartographie de zones d'emploi divisées en six catégories, en fonction de leur densité de population et de la structure sectorielle de leurs activités économiques. 

 

Pour aller plus loin

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis