Plus de 3.500 personnes sans abri recensées à Paris lors de la Nuit de la solidarité
La ville de Paris publie les premiers résultats du décompte des personnes sans abri, effectué à l'occasion de la troisième Nuit de la solidarité du 30 au 31 janvier. Cette opération a été menée par 2.000 volontaires répartis en plus de 350 équipes, qui ont sillonné tous les lieux de la capitale. Le décompte est anonyme et a pour unique objectif de mieux appréhender, à travers un questionnaire "co-construit par la ville, les associations et un comité scientifique", la situation, le parcours et les besoins des personnes sans abri. La démarche associe aussi la SNCF pour les sept gares parisiennes, la RATP (243 stations dans Paris intra-muros), l'AP-HP, les gestionnaires de parkings publics, ainsi que le bailleur Paris Habitat.
Les premiers résultats publiés montrent une stabilité du nombre de personnes ainsi recensées : 3.552 personnes, dont 12% de femmes, contre 3.641 en 2019 (voir notre article ci-dessous du 19 mars 2019). La grande majorité d'entre elles (2.629) ont été décomptées dans les rues de Paris. S'y ajoutent 558 sans abri dans les lieux gérés par les partenaires institutionnels (essentiellement les gares et les stations de métro) et 365 personnes décomptées dans d'autres secteurs du territoire parisien : bois de Boulogne et de Vincennes, parcs et jardins, talus du périphérique... Le communiqué de la mairie rappelle que "cette opération a été menée alors que 24.900 places d'hébergement étaient ouvertes à Paris", mais ne précise pas le nombre de places effectivement disponibles ce soir-là. Ce chiffre devait sans doute être nettement plus faible, si on en juge par les alertes répétées du Samu social de Paris sur la saturation du 115 et des dispositifs d'hébergement d'urgence (voir notre article ci-dessous du 17 octobre 2019).
Autre précision apportée par la ville et qui a un impact sur le décompte : peu avant cette troisième Nuit de la solidarité, 1.468 personnes vivant dans les campements de fortune de la porte d'Aubervilliers avaient été mises à l'abri, le 28 janvier, tandis que 1.628 personnes avaient été mises à l'abri, quelques semaines plus tôt, le 7 novembre, depuis les campements de la porte de la Chapelle.
À partir de l'exploitation des questionnaires, l'Apur (Atelier parisien d'urbanisme) publiera, dans quelques mois, une étude détaillée sur les résultats de cette Nuit de la solidarité, en étroite liaison avec le comité scientifique (voir notre article ci-dessous du 17 octobre 2018).
