Encore 566 morts de la rue en 2018, un chiffre toujours en hausse
Comme chaque année, le collectif Les Morts de la rue - qui regroupe une cinquantaine d'associations proches des personnes sans abri - publie son "faire-part" recensant toutes les personnes sans domicile fixe décédées dans la rue au cours de l'année écoulée. En 2018, 566 personnes sont ainsi décédées dans ces conditions, soit 55 de plus que les 511 morts dénombrés l'année précédente (+11%) et les 500 décomptés en 2016. Un hommage leur sera rendu le mardi 2 avril 2019 de 11h à 14h30, avec un rassemblement à 13h dans le jardin Villemin, rue des Récollets à Paris (10e).
Comme chaque année, le faire-part - c'est le terme utilisé par le collectif - égrène la sinistre litanie des noms des morts de la rue, désignés le plus souvent par un prénom, leur âge et la ville de leur décès. Mais nombre d'entre eux n'ont pas d'identité connue et sont désignés comme "Un homme, 45 ans, le 4 janvier, à Toulouse" ou "Une femme, 52 ans, le 12 février, à Paris". Présentée par mois, cette liste montre que les décès dans la rue sont très loin de n'advenir que durant l'hiver. Les décès recensés l'an dernier ont ainsi concerné 516 hommes, 50 femmes et 13 mineurs, dont 6 de moins de cinq ans, 2 de cinq à neuf ans et 6 de quinze à dix-huit ans. L'âge moyen au décès est de 48 ans.
Il est incontestable que les crédits et les dispositifs d'hébergement - et notamment d'hébergement d'urgence - ont été fortement renforcés ces dernières années, avec notamment un nombre de places qui a progressé de 40% entre 2012 et 2016 (voir nos articles ci-dessous du 8 février et du 6 mars 2019). Mais ces nouvelles places sont aussitôt occupées et les 115 peinent de plus en plus à trouver des lieux d'accueil disponibles. Aussi, face aux 140.000 personnes sans abri en France, le collectif ne manque pas d'interroger : "Bientôt zéro SDF... promesse tenue ?". Une allusion à la promesse d'Emmanuel Macron à Orléans en juillet 2017 (même si elle visait plus spécifiquement le cas des demandeurs d'asile).