Culture / Tourisme - Patrimoine mondial de l'Unesco : Nîmes sur la rampe de lancement
Lors de la séance de questions orales sans débat à l'Assemblée nationale, le 16 février 2016, la nouvelle ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a apporté des précisions inédites sur la candidature de la ville de Nîmes à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. La ministre étant retenue, au même moment, par le débat sur le projet de loi Création au Sénat, c'est le secrétaire d'Etat chargé du Budget, qui a répondu à sa place à la question de Françoise Dumas, députée (PS) du Gard.
Un avis positif du comité national des biens français
Dans sa réponse, la ministre de la Culture rappelle que la ville de Nîmes élabore depuis plusieurs années un dossier de candidature à l'inscription sur la liste du patrimoine mondial, sous l'intitulé de "Nîmes, l'Antiquité au présent". Celui-ci a connu des avancées récentes et se présente favorablement.
Ainsi, la candidature de Nîmes a été inscrite sur la liste indicative française en 2012, ce qui ne présage pas de la future décision du comité du patrimoine mondial - d'autant que la liste indicative française compte pas moins de 37 sites... -, mais constitue une première étape indispensable. Cette inscription marque en effet le bon déroulement de la procédure et témoigne de la qualité du dossier.
Dans sa réponse, Audrey Azoulay précise également que "l'examen au niveau national est désormais en passe d'être achevé". Le comité national des biens français du patrimoine mondial, - dernière étape d'évaluation par les experts français - a ainsi rendu un avis positif sur la poursuite de la candidature, après avoir auditionné, le 19 janvier 2016, le sénateur-maire de Nîmes venu présenter le plan de gestion du site.
Le comité a également proposé que le dossier soit déposé avant le 30 septembre 2016 au centre du patrimoine mondial de l'Unesco pour un examen formel du caractère complet du dossier. Une fois celui-ci reconnu, pourrait alors intervenir le dépôt officiel de la candidature par la France.
Pas de dépôt du dossier avant 2018 au mieux
En tout état de cause, ce dépôt ne pourrait pas intervenir avant 2018, puisque la France vient de déposer ses deux candidatures pour l'année 2017, en l'occurrence Taputapuātea" (sur l'île de Ra'iatea en Polynésie française) et l'extension de Strasbourg Grande-Ile (voir notre article ci-contre du 27 janvier 2016). Par ailleurs, il existe d'autres dossiers de candidatures en cours, qui pourraient être jugés plus prioritaires (voir nos articles ci-contre).
Dans l'absolu, le dossier de Nîmes ne manque pourtant pas d'atouts. La ville abrite en effet plus de 500 édifices classés ou inscrits, dont un patrimoine gallo-romain exceptionnel : arènes, Maison carrée, sanctuaire de la Fontaine, arrivée de l'aqueduc passant par le pont du Gard (inscrit au patrimoine mondial depuis 1985), enceinte offerte par Auguste, avec ses portes et la tour Magne... Mais l'expérience montre cependant que le chemin est souvent semé d'embûches avant d'arriver à la décision du comité du patrimoine mondial...