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Culture / Tourisme - Cannes se lance dans la course à l'inscription au patrimoine mondial

David Lisnard, maire de Cannes, a annoncé le 19 mai la candidature de la baie de Cannes au patrimoine mondial de l'Unesco. Une candidature originale qui mêle bling-bling (la Croisette) et spiritualité (les îles de Lérins). Et qui vient concurrencer celle de la promenade des Anglais à Nice annoncée en décembre dernier.

Quitte à l'annoncer, autant profiter de l'occasion : David Lisnard, le nouveau maire de Cannes et vice-président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, a donc tiré parti de la présence des milliers de journalistes attirés par le Festival du cinéma pour annoncer la candidature de la baie de Cannes au patrimoine mondial de l'Unesco.

Le bling-bling et le sacré

Cette candidature - qui s'ajoute à la liste déjà longue des candidatures ou des projets français en cours ou en instance - présente au moins une originalité. En termes de périmètre, elle associe en effet le "bling-bling" et la spiritualité. Le dossier porte à la fois sur la très célèbre Croisette et sur les îles de Lérins (Sainte-Marguerite et son fort ; Saint-Honorat et sa plus vieille abbaye cistercienne d'Europe), territoire de paix et de méditation situé juste en face de l'animation débridée de la côte. Lors de l'annonce de la candidature - qui s'est déroulée sur l'île Sainte-Marguerite -, David Lisnard était d'ailleurs encadré par Gilles Jacob, président d'honneur du Festival de Cannes et par Vladimir Gaudrat, père abbé de Lérins.
Pour officialiser cette candidature, préparée depuis plusieurs mois, le maire de Cannes a également adressé, le même jour, un courrier à Fleur Pellerin, ministre de la Culture, traditionnellement chargée de procéder à la sélection des candidatures françaises et de les soutenir auprès du Comité du patrimoine mondial.

Une candidature en trop ?

Pour David Lisnard, cette candidature duelle met en valeur "deux symboles, deux incarnations physiques de la complexité de l'identité cannoise". Méditerranée oblige, le maire n'a pas hésité à affirmer que "Cannes est, après Paris, la ville française la plus connue au monde" et que la Croisette est devenue le boulevard "le plus grand du monde par son nombre d'enseignes de luxe".
Il a en revanche négligé d'évoquer une autre candidature très récente, dont la révélation n'est peut-être pas étrangère à la décision de Cannes de se lancer à son tour dans la course. La ville de Nice annonçait en effet, en décembre dernier, la candidature de la promenade des Anglais à l'inscription au patrimoine mondial (voir notre article ci-contre du 17 décembre 2014). Un dossier déjà très structuré et que le maire de Nice, Christian Estrosi, a confié à Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture et ancien président du Centre Pompidou.

Ni la France, ni l'Unesco, ne sélectionneront deux candidatures dans le même département

Il est clair que ni la France, ni l'Unesco, ne sélectionneront deux candidatures dans le même département, du moins sans un délai conséquent entre les deux. Sans oublier bien sûr les autres candidatures françaises : Toulouse, Metz, les sites funéraires et mémoriels de la Grande Guerre, les plages du Débarquement, les mégalithes du Morbihan...
David Lisnard est bien conscient de la difficulté, puisqu'il a indiqué que le dossier pourrait prendre "des années" et affirmé : "Je sais que ce sera difficile, on ne sera peut-être pas dans la première liste nationale mais qu'importe, nous nous lançons dans ce beau combat".

Jean-Noël Escudié / PCA

Un rapport demande le renvoi de la candidature des "climats" de Bourgogne à l'Unesco

Un rapport d'expertise a rendu un avis de renvoi de la candidature des "climats" de Bourgogne au Patrimoine mondial de l'Unesco, a annoncé le 15 mai l'association porteuse du projet, qui estime que cette décision est "une bonne nouvelle pour la Bourgogne, car la valeur universelle exceptionnelle des climats ainsi que son authenticité, son intégrité et les conditions de gestion sont reconnues" dans le rapport d'expertise de l'Icomos (Conseil international des monuments et des sites), dont l'avis est uniquement consultatif.
Le vignoble bourguignon se caractérise par un grand nombre de lieux-dits et de parcelles aux sols et à l'ensoleillement très variés qui caractérisent les cépages et lui valent la renommée mondiale de ses vins. Délimités par des murets, ces lieux-dits et parcelles sont appelés "climats". "L'avis de renvoi porte sur deux recommandations principales visant à : étendre les protections réglementaires à l'ensemble du bien proposé à l'inscription; finaliser le plan paysager concernant le bassin carrier situé en zone tampon", a-t-on précisé dans un communiqué. "Forte de cet excellent rapport d'expertise, la France maintient son objectif d'obtenir l'inscription des climats du vignoble de Bourgogne sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, lors de la 39e session du Comité qui se tiendra à Bonn (Allemagne), du 28 juin au 8 juillet 2015", a assuré l'association.
Les coteaux, maisons et caves de Champagne sont également candidats à l'inscription. Le vignoble français est déjà représenté sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco par Saint-Emilion depuis 1999.

AFP