Culture / Tourisme - Patrimoine mondial : pour 2017, la France propose Taputapuatea en Polynésie et une extension de Strasbourg Grande-Ile
Alors que ces dernières années s'étaient caractérisées par des candidatures "bruyantes" (la grotte Chauvet) ou récurrentes (la chaîne des Puys, Le Corbusier...), la France a choisi de présenter cette année, pour un examen en 2017, deux candidatures nouvelles et discrètes, qui n'avaient guère fait parler d'elles jusqu'à présent. Au point qu'aucun des deux dossiers ne semble disposer du traditionnel site de présentation et de promotion de la candidature. Le 25 janvier, Fleur Pellerin, la ministre de la Culture a ainsi annoncé le choix de "Taputapuātea" (sur l'île de Ra'iatea en Polynésie française) et de "Strasbourg : de la Grande-Ile à la Neustadt".
Strasbourg Grande-Ile étendue à la Neustadt
Le dossier de Strasbourg est une extension. La cathédrale et la Grande-Ile - qui comprend de nombreux lieux emblématiques de la ville comme la petite France, les places Kléber, Gutenberg et Broglie, le palais Rohan... - sont en effet inscrits au patrimoine mondial depuis 1988. Le dossier porte donc sur l'extension de l'inscription à la Neustadt (ville nouvelle), appelée également quartier allemand ou quartier impérial, puisqu'il s'agit de l'extension de la ville lors de l'annexion de l'Alsace-Lorraine entre 1871 et 1918.
Ce quartier, contigu à la Grande-Ile, abrite notamment le palais du Rhin, la préfecture ou l'Orangerie. Il garde trace - au même titre que la gare de Metz - de l'architecture impériale allemande, qui a pratiquement disparu d'Allemagne avec les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. Curieusement, le communiqué de la ministre de la Culture ne dit pratiquement rien de ce quartier candidat à l'inscription, se contentant d'évoquer principalement la cathédrale de Strasbourg, pourtant inscrite depuis près de trente ans.
Taputapuātea, un "paysage sacré exceptionnel"
La seconde candidature est celle de Taputapuātea, un paysage culturel "constitué par des espaces anthropisés parsemés de vestiges archéologiques, en particulier de marae, temples à ciel ouvert faits de pierres et de coraux caractéristiques des Iles de la Société, et par des éléments naturels auxquels sont attachées des traditions orales et une cosmologie représentatives de la civilisation mā'ohi".
Ce "paysage sacré exceptionnel" raconte "l'expansion des peuples polynésiens à travers l'Océan Pacifique, leur organisation et leur relation spirituelle et cosmologique aux éléments naturels et à l'espace qui, aujourd'hui encore, illustrent la capacité d'adaptation, d'innovation et de résilience de l'être humain et des sociétés, pour dépasser des contraintes longtemps insurmontables".
Si tout va bien, ces deux candidatures devraient être examinées par le comité du patrimoine mondial lors de sa session de l'été 2017. Pour mémoire, lors de sa session 2016, qui se tiendra en juillet à Istanbul (Turquie), le comité examinera les candidatures de l'œuvre architecturale de Le Corbusier et de la chaîne des Puys-Faille de Limagne (voir nos articles ci-contre des 17 février 2015, 10 septembre et 6 mai 2014). En 2015, les "coteaux, maisons et caves de Champagne" et les "climats du vignoble de Bourgogne" avaient rejoint la liste du patrimoine mondial (voir notre article ci-contre du 7 juillet 2015).