Démographie - Où vivent les familles en France ?
Plus on s'éloigne des villes-centres, plus il y a de familles. Mais si on s'éloigne trop, et que l'on sort complètement des aires urbaines, il y en a moins. Et depuis quelques temps, les villes-centres perdent moins de familles, en proportion, que leur périphérie.
Chiffres à l'appui, l'Insee montre la répartition des familles en France et ses tendances d'évolution, dans sa livraison de janvier 2016 d'Insee Première intitulée justement "Où vivent les familles en France ?". Son étude, rendue publique le 19 janvier en même temps que son bilan démographique 2015 (voir notre article de ce jour), s'appuie sur les recensements de la population de 1990, 1999 et 2012.
6,7 millions dans l'espace des grandes aires urbaines
On apprend ainsi qu'en 2012, 8 millions de familles avec au moins un enfant mineur (*) vivaient en France, dont 6,7 millions dans l'espace des grandes aires urbaines (**), soit huit familles sur dix. France entière, on compte 28 familles pour 100 ménages en moyenne.
Et au sein des grandes aires urbaines, la proportion de familles avec enfants mineurs augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne des villes-centres. Les couronnes des grandes aires urbaines accueillent ainsi proportionnellement plus de familles avec enfants mineurs que leurs villes-centres (34 familles pour 100 ménages contre 22).
Mais les différences entre ces villes-centres et leur périphérie étaient encore plus marquées dans le passé. En effet, depuis 1990, alors que la part des familles diminue globalement (passant de 35% en moyenne en 1990 à 28% en 2012, soit –7 points), les villes-centres des grandes aires urbaines perdent moins de familles (-6 points) que leur banlieue (-8 points) ou qu'en couronne des grands pôles (-7 points).
Moins de familles nombreuses dans la moitié sud de la France
A l'inverse, les communes multipolarisées des grandes aires urbaines (***) accueillent 420.000 familles avec enfants mineurs (soit 5% des familles) et les communes isolées hors influence des pôles 320.000 (4%).
Les villes-centres, les communes du nord et du sud de la France ainsi que les départements d'outre-mer sont les territoires qui comptent davantage de familles dont les parents sont sans emploi et où se concentre la pauvreté. À l'exception du Nord, ce sont aussi les territoires qui comptent le plus de familles monoparentales.
La part des familles nombreuses est quant à elle nettement plus faible dans la moitié sud de la France ; elle est à l'inverse particulièrement forte dans les Pays de la Loire, dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Aisne, des Ardennes, de Seine-Saint-Denis et du Rhône, ainsi qu'en Guyane et à la Réunion.
Valérie Liquet
(*) Selon la définition de l'Insee, une famille avec enfant(s) est la partie d'un ménage comprenant soit des personnes en couple et leur(s) enfant(s) ou beau(x)-enfant(s) habitant dans la même résidence principale, soit un parent vivant sans conjoint avec son ou ses enfant(s) (famille monoparentale). Une famille est dite nombreuse lorsqu'elle comprend trois enfants ou plus à la maison.
(**) L'espace des grandes aires urbaines est formé des grandes aires urbaines et des communes multipolarisées des grandes aires urbaines (voir ci-dessous).
(***) Les communes multipolarisées des grandes aires urbaines sont les communes situées hors aires ubaines dont au moins 40% de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une seule d'entre elles.