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Habitat - A petit logement, petite famille

L'Unaf (Union nationale des associations familiales) - et plus précisément son réseau national des observatoires des familles - publie les résultats d'une étude originale sur le désir d'enfant. Celle-ci a été menée, par questionnaire auto-administré, auprès d'un échantillon de 11.000 familles allocataires des caisses d'allocations familiales (CAF), ayant déjà au moins un enfant à charge et dont au moins l'un des conjoints est âgé de moins de 43 ans au moment de l'enquête. En d'autres termes, des familles ayant eu récemment un ou des enfants, ou susceptibles d'en avoir.

Un logement adapté : préalable numéro un à l'arrivée d'un enfant

L'étude aborde de nombreux aspects susceptibles de concourir au désir d'enfant ou, au contraire, de le freiner. Fort heureusement, c'est la dimension personnelle et affective qui prime. La très grande majorité des répondants explique ainsi qu'avoir un enfant, c'est d'abord fonder une famille (85% de citations), aimer et être aimé (68%) ou trouver une source d'épanouissement personnel (42%). A l'inverse, sont très peu citées les raisons centrées sur la famille en tant qu'"institution" : transmettre son patrimoine (5%), avoir un soutien pour l'avenir (4%), répondre à une nécessité démographique (1%), répondre à une nécessité de solidarité publique (0%).
Mais, au-delà de cette dimension de projet personnel, il est frappant de constater la place qu'occupe le logement dans l'accomplissement ou non du désir d'enfant. Ainsi, parmi les préalables à la réalisation de ce désir d'enfant, les répondants citent en premier lieu le fait d'avoir un logement adapté pour accueillir un enfant (60% de citations). Cet item arrive même devant le fait d'être en couple stable (57%) ou de disposer d'un emploi stable pour chaque membre du couple (43%).
De même, les répondants indiquant avoir eu moins d'enfants que prévu ou souhaité l'expliquent par le fait d'avoir un logement trop petit (28% de citations) à égalité avec le fait qu'élever un enfant de plus coûterait trop cher, et juste derrière le fait de se sentir trop âgé (33%). En revanche, lorsque le répondant dit avoir eu un enfant plus tard qu'il l'aurait souhaité, les raisons matérielles (logement, revenus, carrière...) sont très peu mises en avant. C'est en effet la difficulté physiologique à avoir un enfant qui est mise très majoritairement en avant, surtout pour le premier-né.

Le logement, un frein au nombre final d'enfants

L'étude de l'Unaf interroge également les parents sur différents facteurs qui ont influencé - en positif ou en négatif - leur nombre final d'enfants. Certains facteurs semblent ainsi avoir très peu d'influence. C'est notamment le cas de la pression de l'entourage familial (93% de "sans incidence"), de la pression sociale (83%), des aides financières accordées aux familles (78%), des prestations familiales (78%) et même de l'offre de modes de garde (65%, avec toutefois 29% de répondants qui citent cet item comme un frein au nombre final d'enfants). En revanche, trois facteurs ont une incidence - majoritairement négative - sur le nombre final d'enfants. C'est d'abord le cas de la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle (49% de sans incidence, 40% de frein et 11 d'incitation). La taille du logement vient juste après - avec 48% de sans incidence, 34% de frein et 18% d'incitation -, devant la perception de l'avenir (53%, 32% et 14%).
Enfin - et même si cela n'a pas de rapport direct avec la question du logement -, il est difficile de ne pas relever que si 90% des répondants vivent en couple, les personnes qui ont rempli le questionnaire sont à 93% des femmes...  

 

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