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Mal-logement - Cinq millions de personnes vivent dans un logement suroccupé

1,4 million de logements sont suroccupés, ce qui correspond à 9,5% des ménages d'au moins deux personnes, soit 5,1 millions de personnes. Trois chiffres sortis d'une étude sur la suroccupation des logements, réalisée par l'Insee à partir des résultats du recensement de la population 2010.
Bonne nouvelle toutefois : la proportion de ménages vivant dans un logement suroccupé tend à diminuer, passant de 8,2% de l'ensemble des ménages en 1999 à 7,4% en 2010. Cette évolution s'explique par la diminution du nombre moyen de personnes par ménage (vieillissement, séparations plus nombreuses...) et par une augmentation du nombre moyen de pièces par logement (passé de 3,9 à 4 sur la période).

Des écarts géographiques...

La suroccupation connaît des écarts selon les territoires. Du fait des tensions sur l'immobilier, elle est plus importante dans les grandes villes (9% contre 7,4% pour la moyenne nationale) et atteint son paroxysme en Ile-de-France où 18% des ménages sont concernés (avec une forte concentration sur Paris et la Seine-Saint-Denis). A l'inverse, la suroccupation est faible (3% et moins) dans des régions rurales comme l'Auvergne et le Limousin, mais aussi dans les régions de l'Ouest. De même, l'étude montre que la suroccupation des logements est beaucoup plus importante pour les appartements (17% des appartements sont concernés) que pour les maisons (2,5%).

... et sociologiques

Autre constat de l'Insee : les logements actuels sont inadaptés aux familles nombreuses. La suroccupation concerne 16% des ménages de cinq personnes et 38% des ménages de plus de cinq personnes (mais 4% des ménages de deux personnes et 8% des ménages de trois ou quatre personnes).
Comme on pouvait s'en douter également, la suroccupation ne touche pas toutes les catégories sociales de la même façon. Elle concerne avant tout les ménages dont la personne de référence est ouvrier (10%) ou employé (15%). La proportion est en revanche beaucoup plus faible chez les retraités (2%), les agriculteurs (3%), les cadres (5%) et les travailleurs indépendants (7%). 

Jean-Noël Escudié / PCA

Selon la définitionde l'Insee, un logement est suroccupé lorsqu'il lui manque au moins une pièce par rapport à la norme d'"occupation normale". Celle-ci correspond à la situation suivante : une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque personne de référence d'une famille, une pièce pour les personnes hors famille non célibataires ou les célibataires de 19 ans ou plus. Pour les célibataires de moins de 19 ans, on compte une pièce pour deux enfants s'ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans, sinon, une pièce par enfant. L'indicateur n'est calculé que pour les ménages de deux personnes ou plus.