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Etat du logement - 33 millions de logements et 36% de mécontents

Le commissariat général au développement durable publie pour la première fois, et en 60 pages, son "état du logement en 2010". Une mine de données sur le statut d'occupation, le confort sanitaire, le taux d'effort des ménages, le prix des logements et ses composantes...

Après les chiffres sur la dépense de logement (voir notre article ci-contre du 14 décembre 2012), le commissariat général au développement durable publie un document sur "L'état du logement en 2010". En dépit de ce décalage calendaire, cet ouvrage constitue à la fois une première et une véritable mine d'informations. Une première, car il s'agit de la mise à disposition, sous un format raisonnable (60 pages), des données et des principaux résultats issus des travaux de la Commission des comptes du logement, et notamment de son rapport annuel. Ainsi que l'explique Cécile Duflot dans sa préface, "ce savoir n'est pas seulement réservé aux experts, mais doit au contraire être mis à la disposition de l'ensemble des citoyens. C'est précisément le but de cet ouvrage, qui a vocation à être actualisé chaque année".

Un vade-mecum indispensable

Objectif atteint, dans la mesure où le document constitue un vade-mecum indispensable pour tous ceux qui s'intéressent au logement. Il est organisé en quatre parties. La première traite de l'état du parc et du statut d'occupation des logements. Un parc de 27,98 millions de résidences principales, dans lequel prédominent les propriétaires (16,27 millions de logements), devant les locataires (11,71 millions, dont 5,12 dans le secteur social). Il faut y ajouter 3,14 millions de résidences secondaires et 2,35 millions de logements vacants, pour atteindre le total 33,49 millions de logements. Cette première partie détaille ensuite les chiffres propres à chaque catégorie d'occupants, avec un focus sur les propriétaires bailleurs.
La seconde partie est consacrée à l'habitat, l'environnement et le développement durable. Elle aborde en particulier la question des conditions de logement, confirmant au passage son amélioration globale sur la dernière décennie : diminution du nombre moyen de personnes par logement de 2,51 à 2,37 personnes, alors que la taille moyenne des résidences principales continue de progresser (de 81 à 85 m2). Conséquence : le surpeuplement recule (un point de moins en dix ans) et ne touche plus "que" 4,7% des logements, avec toutefois des chiffres plus importants en Ile-de-France.
L'ouvrage relève aussi que "l'inconfort sanitaire a quasiment disparu : seul 1,4% des logements ne disposaient pas, en 2010, des équipements sanitaires de base (absence d'au moins un des trois éléments suivants : eau chaude courante, baignoire ou douche, WC intérieur)". Les Français ne sont pas pour autant complètement satisfaits de leurs conditions de logement : 64,1% des ménages considèrent leur résidence principale comme confortable, 33,4% moyennement confortable et 2,4% insuffisamment confortable.
Cette seconde partie s'intéresse aussi au taux d'effort des ménages (20% du revenu en moyenne, mais avec de forts écarts), ainsi qu'aux inégalités sociales du logement et à la montée en puissance du développement durable dans le secteur de l'habitat.

Une ouverture sur l'international

La troisième partie se consacre à l'économie du logement. A ce titre, elle traite du prix des logements avec, depuis dix ans, un doublement du prix des logements anciens alors que les loyers suivaient à peu près l'évolution du revenu disponible des ménages (+29%). Le chapitre aborde aussi les différentes composantes du prix des logements : dépenses en logement, dépenses courantes liées à l'occupation du logement et dépenses d'investissement. Il traite de l'activité immobilière (264,7 milliards d'euros en 2010 pour l'acquisition et l'entretien de logements), des aides au logement (40,6 milliards d'euros, dont 47% pour les locataires et 53% pour les propriétaires) et du financement de l'activité immobilière (pour plus de la moitié, grâce au recours au crédit).
Enfin, la dernière partie propose des comparaisons internationales, qui font apparaître des différences structurelles selon les Etats de l'Union européenne.